Des drones pour surveiller l’Etna
Des drones pour surveiller l’Etna
Par Jean-Michel Normand
Une équipe de l’université de Mayence, en Allemagne, a fait voler deux quadricoptères afin de modéliser les éruptions du volcan.
DJI Stories - Predicting Mount Etna
Anticiper une éruption
Ce n’est pas la première fois que des équipes font voler des drones dans le cratère d’un volcan, mais, cette fois, il n’était pas seulement question de rapporter de belles images, spectaculaires à souhait. Des scientifiques de l’université de Mayence, en Allemagne, ont fait évoluer au-dessus de l’Etna deux drones bardés de capteurs à même d’opérer des relevés de température et, surtout, d’analyser la composition gazeuse des émanations qui s’échappent des cinq cratères du volcan sicilien, le plus actif d’Europe. L’objectif est d’envisager comment les informations recueillies pourraient contribuer à anticiper une éruption de grande ampleur, car la composition gazeuse des panaches de fumée qui s’échappent du cratère permettent d’identifier des signes précurseurs d’une forte activité. Un outil, aussi, pour faciliter l’organisation d’un plan d’évacuation de la population vivant alentour.
L’Etna en éruption, en 2002. / FABRIZIO VILLA / AP
Du panache
L’expédition, d’une durée de six jours, a été menée avec le soutien logistique de la marque chinoise DJI, qui a fourni un Inspire 1 et un Matrice 600, deux quadricoptères destinés à un usage professionnel, suffisamment puissants pour embarquer les capteurs nécessaires. Ceux-ci ont permis de prendre la mesure de la température, mais aussi d’analyser les vapeurs s’échappant des cratéres, là où les émanations sont les plus denses en soufre. Une opération effectuée dès leur retour à leur camp de base.
Durant leurs vols, les deux drones ont aussi pu recueillir des échantillons de matière solide en formation à la suite de l’entrée en contact du soufre avec l’air et l’humidité de l’atmosphère. Outre qu’ils permettent de multiplier les prélèvements et d’agir plus vite, les drones présentent l’intérêt de rendre ces opérations beaucoup moins dangereuses pour les vulcanologues.