La France va prêter 430 millions d’euros à l’Irak
La France va prêter 430 millions d’euros à l’Irak
Le Monde.fr avec AFP
Le ministre des affaires étrangères et la ministre des armées, Florence Parly, se sont rendus en Irak pour répéter le soutien de la France aussi bien dans la lutte contre le groupe djihadiste que la reconstruction du pays.
De droite à gauche, le ministre des affaires étrangères irakien, Ibrahim Jaafari, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, et la ministre des armées, Florence Parly. | STRINGER / AFP
La France va accorder un prêt de 430 millions d’euros en 2017 à l’Irak, dont le budget est fortement grevé par la lutte contre les djihadistes et la chute des cours du pétrole, a annoncé samedi 26 août le ministère français des affaires étrangères à l’AFP. Le prêt français, d’une durée de dix-sept ans, offre un taux plus favorable que les conditions du marché (6,75 %), a-t-on indiqué de source diplomatique française sans plus de précisions.
Arrivé à Bagdad dans la matinée, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré au premier ministre irakien Haider Al-Abadi que les fonds seraient débloqués avant la fin de l’année, selon le Quai d’Orsay. Le ministre des affaires étrangères et la ministre des armées, Florence Parly, se sont rendus en Irak pour répéter le soutien de la France aussi bien dans la lutte contre le groupe djihadiste que la reconstruction du pays.
D’autres pays ont déjà accordé des prêts de soutien budgétaire ou d’investissement à l’Irak comme l’Allemagne (500 millions d’euros). « La France a été présente dès le début des combats contre [l’organisation Etat islamique], elle sera aussi présente dans la phase de paix qui s’ouvre désormais », a souligné M. Le Drian lors d’une conférence de presse commune. Au cours de cette visite, il a en outre remis à M. Abadi une invitation du président français Emmanuel Macron à venir en France.
Un prêt d’aide aux réformes
Le prêt accordé par la France est un prêt de soutien budgétaire pour encourager des réformes de fond et l’assainissement financier du pays. Il impose, comme ceux de la Banque mondiale, l’amélioration de la gestion des finances publiques et de la gouvernance des entreprises publiques ainsi qu’une plus grande efficacité énergétique.
La facture de la reconstruction irakienne est estimée entre 700 et 1 000 milliards de dollars après de longs et violents combats pour la reconquête de bastions djihadistes comme Mossoul. Les forces irakiennes, appuyées par des milices chiites, se battent aujourd’hui pour le contrôle de Tal Afar, une ville du nord de l’Irak proche de la frontière syrienne.
Dans un premier temps, les villes reconquises doivent être déminées et les services de base (eau, santé, etc.) rétablis, afin de permettre le retour des populations déplacées. L’Irak compte 3,3 millions de déplacés sur un total de 39 millions d’habitants. Au total, 11 millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire, selon les Nations unies.
Une conférence des donateurs est prévue à la fin de l’année au Koweït. L’Irak sollicite aussi l’aide du Fonds monétaire international (FMI).