Début d’après-midi en fantaisie rock-soul avec King Kahn à Rock en Seine
Début d’après-midi en fantaisie rock-soul avec King Kahn à Rock en Seine
Par Sylvain Siclier
Dimanche, le chanteur indo-canadien a participé, avec son groupe The Shrines, au festival francilien.
Rock en Seine 2017. / Pierre Bouvier
Présenté sur le site Internet du festival Rock en Seine, comme un « phénomène », avec « tenues extravagantes » et « pitreries sur scène », un « leader flamboyant », King Khan s’est d’abord montré, dimanche 27 août, plus calme qu’annoncé. La programmation du chanteur indo-canadien, né à Montréal, en début d’après-midi de la dernière journée du festival francilien organisé au domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) y était peut-être pour quelque chose.
En costume blanc, fort sobre, King Khan, est accompagné de son groupe The Shrines (section de vents à deux saxophones, une trompette, section rythmique, basse-batterie-guitare, orgue, une choriste et un percussionniste). Il prend donc le temps de se chauffer la voix et de poser les grandes lignes de son univers musical, rencontre du rock avec la soul, de psyché avec un rien de jazz.
King Kahn, en grande tenue. / DR
Après une quinzaine de minutes bien menées mais plutôt sages, il laisse à l’une de ses filles le devant de la scène pour qu’elle interprète une chanson. Et revient, cette fois, dans un vêtement noir, collant, percé de deux ronds au niveau des fesses, le cou entouré d’un un boa-truc en plumes. Le spectacle va alors grimper de plusieurs niveaux vers la fantaisie, sans y perdre la tenue musicale. Il présente en quelques mots les morceaux : « Cette chanson, c’est pour tous les transsexuels » ; « La jeunesse emmerde le Front national » ; « On a beaucoup de chansons pour les freaks, il faut garder les freaks dans le monde », les déjantés, les foldingues.
Comme le chanteur, le groupe gagne en intensité. Et en défoulement scénique. Les vents délaissent leurs instruments pour des tambourins, l’organiste tient son instrument en l’air à bout de bras, tout en continuant de jouer – possible parodie des poses des guitaristes –, les deux filles dansent, pas en avant et en arrière, sur le côté. Un joyeux foutoir qui reste quand même contrôlé, le groupe ne ratant aucun riff ni aucune relance rythmique. Jusqu’à un final qui vire free jazz. Dans le public, on est tout sourire.