Aux Etats-Unis, la tempête Harvey fait bondir le prix de l’essence et laisse craindre des pénuries
Aux Etats-Unis, la tempête Harvey fait bondir le prix de l’essence et laisse craindre des pénuries
Le Monde.fr avec AFP
Le gallon d’essence (3,8 litres) s’est envolé depuis vendredi 25 août de près de 30 %. La côte texane, inondée, abrite près d’un tiers des capacités de raffinage de pétrole des Etats-Unis.
La tempête Harvey, qui sinistre le sud-est du Texas depuis une semaine, faisant plusieurs morts et de nombreux déplacés, laisse également craindre des pénuries ponctuelles d’essence, à l’approche d’un week-end de trois jours, synonyme de grands déplacements en voiture.
La côte texane abrite, en effet, près d’un tiers des capacités de raffinage de pétrole des Etats-Unis et plusieurs sites ont dû cesser leur activité en raison des inondations et des coupures de courant.
Le gallon d’essence (3,8 litres) pour livraison en septembre, échangé sur le marché new-yorkais, a pris, jeudi 31 août, jusqu’à 15 % avant de clôturer en hausse de 13,5 % à 2,1399 dollars. Il s’est envolé depuis vendredi 25 août de près de 30 %.
La plus importante raffinerie du pays à l’arrêt
Jeudi matin, dix raffineries étaient encore fermées, six autres tentaient de redémarrer et deux autres opéraient partiellement, selon un relevé effectué par le département américain de l’énergie (DoE). Elles représentent au total 24,5 % des capacités de raffinage du pays.
La plus importante raffinerie du pays, celle de Motiva Enterprise à Port Arthur, est à l’arrêt. « Vu les inondations sans précédent qui ont frappé la ville de Port Arthur, on ne peut pas savoir à quel rythme le niveau des eaux va baisser et nous ne pouvons en conséquence pas donner de calendrier de reprise des opérations actuellement », a déclaré l’entreprise.
Faute d’essence pour remplir les tuyaux, deux importants oléoducs partant du Texas ont dû ralentir leur activité : l’oléoduc Explorer, qui monte jusqu’au centre-nord du pays, et surtout l’oléoduc Colonial, qui achemine du carburant sur la côte nord-est. Cette dernière entreprise estime pouvoir reprendre normalement son activité à partir de dimanche.
L’administration puise dans les réserves
Le niveau des réserves d’essence dans la zone sud-est du pays « est actuellement au niveau ou au-dessus de la moyenne des cinq dernières années », assure le DoE. L’administration américaine a accepté de livrer à la raffinerie Phillips 66, à Lake Charles en Louisiane, un million de barils de ses réserves de pétrole stratégiques, afin de lui permettre de fonctionner. Et elle n’écarte pas de fournir d’autres entreprises.
Des cargos de produits raffinés ont également été envoyés d’Europe. « Ils ne parviendront pas à nos côtes avant dix jours et les volumes ne remplaceront pas toute la production perdue », tempère toutefois Phil Flynn de Price Futures Group.
« Tout dépend vraiment du rythme auquel les raffineries vont se remettre en route », souligne-t-il. « Toute annonce sur la reprise d’activité de l’une d’entre elles ou sur l’arrivée d’un cargo en provenance de l’étranger devrait faire baisser les prix. »