Hans Sama, finaliste européen de « League of Legends » : « Le public m’a donné des frissons »
Hans Sama, finaliste européen de « League of Legends » : « Le public m’a donné des frissons »
Propos recueillis par William Audureau
Le jeune prodige de « League of Legends » s’est incliné dimanche en finale des championnats d’Europe, mais gardait le sourire après cette première participation aux LCS.
Steven Liv, dit Hans Sama, après la finale des LCS EU à l’AccorHotel Arena de Paris-Bercy. / W.A.
C’est l’une des belles histoires de l’e-sport français. L’AD Carry – sorte d’attaquant – Steven Liv, dit « Hans Sama », a disputé à 18 ans tout juste la finale des championnats d’Europe du jeu vidéo League of Legends, les LCS EU, dimanche 3 septembre à l’AccorHotel Arena de Paris. Malgré la défaite de son équipe Misfits (3 à 0 contre G2), le jeune prodige et chouchou du public français s’estime satisfait. Et se tourne désormais vers les championnats du monde en octobre.
Qu’est-ce qui vous a manqué sur cette finale ?
Hans Sama : Personnellement, je pense m’être bien préparé, et sur mes deux premières games [manches], dans les phases de lane en 2v2 [la zone de confrontation par duos, dans la partie inférieure de la carte], je pense que j’ai bien joué. Mais après ça... Je pense avoir fait un bon job en termes de rotation autour de la map. Toute l’équipe était bien préparée. Mais G2 était juste trop fort. Durant toute la demi-saison, ils ont eu des hauts et des bas, beaucoup de bas, même, mais durant cette finale, ils ont bien tourné. On ne s’est pas fait détruire, mais on a fait quelques petites erreurs, et à chaque fois, ça nous a coûté la manche.
Quel est leur point fort ? Qu’est-ce qui rend si durs à battre ?
Ils sont toujours décisifs. Quand ils lancent un call [ordre d’assaut] contre un baron ou un dragon, ils sont tous sur la même page, il n’y a jamais de drop [saut] de communication. Les cinq sont coordonnés, et leur draft [phase de composition d’équipe] était vraiment bien.
Aviez-vous déjà disputé des parties devant autant de monde en France ?
Quand j’avais 15-16 ans, j’avais un assez bon niveau pour un gars de mon âge, j’étais dans le top français, et j’avais joué à la DreamHack, il y avait 1 000 ou 2 000 spectateurs. Là, j’ai entendu dire qu’ils étaient 12 000. C’est la première fois. Surtout, ils étaient tous derrière moi, ils m’ont chanté mon anniversaire, j’ai eu des frissons. C’était extraordinaire. Leur soutien, ça m’aide vraiment.
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— Willvs (@William Audureau)
En plus, ils sont considérés comme le meilleur public du monde, cela doit être encore plus transcendant...
C’est pour ça que je suis content d’être de France. Le public français est le meilleur en terme de fanbase et d’encouragements. Je ne serais pas à ce niveau-là sans ça, car ça fait trois ans que je suis dans la scène e-sportive, il y a eu beaucoup de hauts et de bas, et j’ai réussi à remonter la pente. Finalement, je suis un des meilleurs AD Carry d’Europe.
Quel bilan retirez-vous de ces finales jouées devant plusieurs milliers de personnes à Paris-Bercy ? Est-ce positif pour l’e-sport ?
Je pense que oui. C’est vraiment positif par rapport à ceux qui ne connaissent pas l’e-sport. C’est un peu comme un match de foot, je crois. S’ils se retrouvaient dans la foule, [les non-initiés en e-sport] se diraient : mais comment y a-t-il autant de monde pour des gens qui jouent à un jeu ? Il y a vraiment une dimension sociale à League of Legends. Il y a trois ou quatre ans de ça, ma manière de socialiser, c’était ce jeu, je jouais avec d’autres joueurs, je leur parlais. Quelqu’un qui ne connaîtrait pas le jeu, il serait surpris.
Votre équipe Misfits est qualifiée pour les World, les championnats du monde, en Chine fin octobre. Avec quelle ambition y irez-vous ?
L’objectif de l’équipe, ce sera au moins de sortir de la phase de groupe. Moi personnellement, je veux vraiment gagner contre une team [équipe] coréenne. Elles sont les meilleures du monde, il n’y a pas vraiment de rivales : Longzhu, SKT, Samsung... Ça va être vraiment dur mais je pense qu’on a une chance. Par exemple aux World de 2016, il y a une mauvaise team qui a gagné contre une team coréenne, et l’ambiance était vraiment incroyable. C’était pendant la phase de poules. Sur un match, tout est possible. Ceux en face peuvent avoir la pression, nous on n’a rien à perdre. On se donne à 200 %, eux à 50 %... On a toutes nos chances.