UE : Merkel veut mettre un terme aux négociations d’adhésion avec Ankara
UE : Merkel veut mettre un terme aux négociations d’adhésion avec Ankara
Le Monde.fr avec AFP
« La Turquie ne doit pas devenir un membre », a lancé la chancelière dont les propos marquent un net durcissement de la position allemande.
La chancelière allemande, Angela Merkel, lors du débat télévisé du 3 septembre dans le cadre de la campagne des législatives. / FABRIZIO BENSCH / REUTERS
« Il est clair que la Turquie ne doit pas devenir un membre de l’Union européenne (UE). » La chancelière allemande, Angela Merkel, a affiché, dimanche 3 septembre, une grande fermeté sur ce dossier lors du débat télévisé en vue des élections législatives du 24 septembre outre-Rhin.
Mme Merkel a ainsi expliqué vouloir discuter d’un arrêt des négociations d’adhésion entre Ankara et Bruxelles. Elle, qui ne croit pas que le pays rejoindra un jour le bloc européen, a précisé qu’elle souhaitait « discuter avec [ses] collègues » de l’UE « pour voir si nous pouvons parvenir à une position commune sur ce point ».
« Je n’ai jamais cru que cela puisse survenir », a expliqué la chancelière, ajoutant que la question était seulement de savoir qui d’Ankara ou de Bruxelles « fermerait la porte » en premier.
Point de non-retour
Ces laborieuses négociations sont menées depuis 2005, mais elles sont depuis des mois au point mort en raison de l’évolution politique en Turquie, accusée de dérive autoritaire par les détracteurs du président Recep Tayyip Erdogan. Un arrêt de ces discussions nécessiterait une décision unanime des pays de l’UE.
Les propos de la chancelière marquent un net durcissement de la position du gouvernement allemand, alors que les sujets de discorde et de tension entre Berlin et Ankara s’accumulent depuis quelque temps.
L’Allemagne accuse le pouvoir turc d’avoir mis en détention plusieurs de ses ressortissants, possédant pour certains aussi la nationalité turque, pour des raisons politiques.
Elle a déjà pris des sanctions économiques suite à ces arrestations. Mais jusqu’ici Berlin avait évité d’aller jusqu’à demander la fin des négociations d’adhésion. Une issue, qui si elle devait être décidée, constituerait un point de non-retour dans les relations avec la Turquie.
La chancelière a dit vouloir adopter une « position tranchée » à l’égard du président Erdogan : « De toute façon avec lui j’ai l’habitude. »