Les vélos et le bus de l’équipe AG2R, sur le dernier Tour de France. / JEFF PACHOUD / AFP

Après Romain Bardet, voici Nico Denz et Alexandre Geniez. Les deux coureurs d’AG2R ont été pris en flagrant délit de triche sur le Tour d’Espagne cycliste, accrochés à la galerie de leur voiture d’équipe pendant une ascension durant la 14e étape.

La vidéo, qui ne laisse aucun doute sur l’attitude des deux coureurs, a été filmée depuis une autre voiture de directeur sportif et transmise à un journaliste anglophone, lequel l’a publiée lundi.

Pour AG2R-La Mondiale, membre du World Tour, le premier échelon du cyclisme mondial, l’affaire est embêtante : en début de saison, sur Paris-Nice, son leader, Romain Bardet – troisième du dernier Tour de France – avait été exclu de la course pour avoir été tracté à plus de 60 km/h par la voiture de son directeur sportif après une chute. Cette bévue avait marqué le coureur français, qui dit depuis en avoir tiré des leçons. Ce qui n’est pas, visiblement, le cas de son équipe.

« Cela pèse lourd pour notre image »

« C’est inadmissible, une grosse bêtise d’autant plus incompréhensible que Nico Denz [23 ans] est un jeune coureur. Ce n’est pas un bon épisode pour nous, cela pèse lourd pour notre image, surtout après ce qui s’est passé à Paris-Nice », confie au Monde Vincent Lavenu, manageur d’AG2R.

Selon ce dernier, le directeur sportif qui était dans la voiture, Didier Jannel, n’a pas été exclu par l’équipe car il a affirmé avoir demandé plusieurs fois à Alexandre Geniez de retirer sa main. Quant à Nico Denz, il ne pouvait selon lui voir sa main accrochée à la galerie car l’Allemand était dans son angle mort :

« On a estimé que c’était la faute des coureurs. Ils l’ont reconnu. »

Ce comportement n’est pas rare dans le gruppetto, où, à l’abri des regards des commissaires, certains soulagent leurs jambes en s’accrochant de temps à autre à la voiture. Mais ces affaires se règlent généralement entre coureurs, et non sur les réseaux sociaux. Mise à l’index, la formation française n’avait d’autre choix que de sanctionner les fautifs.

Cette exclusion de la Vuelta sera suivie d’une autre sanction, « dans le respect du droit du travail », explique Vincent Lavenu.