Irma : après Saint-Martin, Emmanuel Macron attendu à Saint-Barthélemy
Irma : après Saint-Martin, Emmanuel Macron attendu à Saint-Barthélemy
Le Monde.fr avec AFP
Le président promet de « bousculer toutes les normes et toutes les procédures » pour assurer une reconstruction « exemplaire » des deux îles.
Le président a promis la reprise de la distribution d’eau et d’électricité d’ici au 20 septembre mais en quantités « moins importantes » qu’avant Irma. / CHRISTOPHE ENA / AFP
Emmanuel Macron poursuit son déplacement dans les Antilles françaises, ravagées par l’ouragan Irma. Après Saint-Martin mardi, il est attendu mercredi 13 septembre sur l’île voisine de Saint-Barthélemy, privée d’eau et d’électricité malgré des dégâts moins importants qu’à Saint-Martin. Le président rencontrera ensuite des blessés au CHU de la Guadeloupe. La priorité affichée du chef de l’Etat : le « retour à la normale » et une reconstruction exemplaire des deux îles antillaises.
Emmanuel Macron était venu « pour rassurer, consoler et entendre la colère » des habitants, encore palpable, près d’une semaine après l’ouragan qui a fait 11 morts à Saint-Martin. Lors d’un échange avec une habitante de l’île, il s’est engagé à revenir, si possible « avant un an ».
« Pourquoi êtes-vous venus ? », lui a demandé, énervée, une jeune femme. « Nous sommes là depuis 6 heures du matin et on attend toujours, sous le cagnard », s’est indignée une autre, près de l’aéroport, espérant, comme beaucoup d’habitants, pouvoir enfin rejoindre la Guadeloupe puis la métropole. Le chef de l’Etat a assuré que « tous ceux qui veulent partir pourront le faire ».
Pour accélérer les évacuations, Airbus affrète mercredi, avec la Croix-Rouge, un A350 de Paris vers Pointe-à-Pitre avec du matériel (station de purification eau, lampes solaires, groupes électrogènes…), et rapatriera 200 sinistrés. Un vol supplémentaire d’Air France est aussi prévu jeudi. Par ailleurs, les vols commerciaux reprennent mercredi à l’aéroport de Saint-Barthélemy.
« Le retour à la normale est la priorité absolue », a-t-il également affirmé. « Saint-Martin renaîtra, je m’y engage », a-t-il promis, souhaitant une reconstruction exemplaire de ce territoire qui comptait 35 000 habitants avant le passage de l’ouragan.
« Bousculer les normes et les procédures »
Le président, qui a déploré le nombre d’armes en circulation à Saint-Martin, a participé mardi soir à une patrouille des forces de l’ordre et a plaidé pour un désarmement de l’île. Il a également dénoncé les pillages commis juste après l’ouragan, qu’il a désignés comme des « débordements inacceptables ». Pour y faire face, il a annoncé le déploiement de 3 000 membres des forces de l’ordre « d’ici la fin de la semaine ».
Il a également promis la reprise de la distribution d’eau potable « à partir du 20 » septembre, mais en « quantité moins importante » qu’avant l’ouragan ; et la reprise de l’électricité « d’ici la fin de semaine dans tous les points sensibles ». Répondant aux inquiétudes sur la scolarisation des enfants, il a souhaité que certaines écoles ouvrent « dès la semaine prochaine, même pour quelques heures », dans des « tentes gonflables », avant un retour à la normale « d’ici la Toussaint ».
Les enseignants pourront se remettre de leur « traumatisme », voire quitter l’île et être remplacés par des volontaires venus de Guadeloupe, a précisé le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Un délégué interministériel a été nommé pour coordonner la reconstruction. Pour aller plus vite, M. Macron promet de « bousculer toutes les normes et toutes les procédures ».
Avant/après : les dégâts de l'ouragan Irma vus du ciel
Durée : 01:04
Macron balaie les critiques
Critiqué par une partie de l’opposition et des habitants, Emmanuel Macron a défendu l’action du gouvernement. Il a notamment assuré que l’exécutif « [avait] répondu dès que l’information a été donnée ». Il s’est dit « favorable » à une commission d’enquête parlementaire, « mais au bon moment ».
Comme d’autres membres de l’opposition avant lui, Laurent Wauquiez, vice-président des Républicains (LR), a encore dénoncé mercredi sur franceinfo « six jours de manquements » de l’Etat, qui n’a « pas été à la hauteur ».
« Si, le moment venu, le Parlement veut poser des questions, nous y répondrons, totalement, complètement et j’ai hâte de le pouvoir le faire », a déclaré mercredi matin le premier ministre Edouard Philippe, se disant « extrêmement fier de la réaction des services de l’Etat ».