Baccalauréat 2017 / MARTIN BUREAU / AFP

Plus on est instruit, moins on court le risque de souffrir de dépression, relève le rapport annuel « Regards sur l’éducation » de l’OCDE, publié mardi 12 septembre. L’organisme international précise que l’instruction n’est pas directement responsable de la baisse de ce risque. Si les systèmes d’éducation « peuvent contribuer à réduire la dépression », estime l’OCDE, c’est que les individus plus instruits « sont dans l’ensemble mieux lotis sur le marché du travail puisque les taux de chômage les concernant sont moins élevés et leurs salaires plus élevés », des facteurs qui réduisent la prévalence de l’anxiété et de la dépression. CQFD.

Pour les mêmes raisons, les auteurs du rapport rappellent que les individus plus instruits affichent aussi « des taux moindres de morbidité et une plus longue espérance de vie »

Niveau de formation

Ces conclusions s’appuient sur une vaste enquête de santé menée au travers d’entretiens dans plusieurs pays européens en 2014. Selon les résultats, 8 % des personnes âgées de 25 à 64 ans interrogées disent avoir souffert de dépression au cours des douze mois précédant l’entretien. Et « la prévalence de la dépression déclarée par les répondants varie sensiblement selon le niveau de formation ».

Ainsi, en moyenne, le pourcentage de dépressifs est deux fois plus élevé chez les adultes qui ne sont pas diplômés du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (12 %) que chez les diplômés de l’enseignement supérieur (6 %). La différence atteint trois points de pourcentage entre ceux qui ont juste le bac et ceux qui ont un diplôme d’études supérieures. « Le pourcentage d’adultes disant souffrir de dépression diminue à chaque stade successif du niveau de formation », relève le rapport annuel de l’OCDE.

Le pourcentage de femmes s’estimant dépressives est dans l’ensemble supérieur au pourcentage d’hommes, mais « il diminue plus fortement que celui des hommes sous l’effet de l’élévation du niveau de formation ».

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Estime de soi

L’éducation « contribue au développement d’une série de compétences », mais ces dernières n’ont pas toutes le même impact sur la dépression, ajoute le rapport. Ainsi, « le renforcement des compétences sociales et affectives, comme l’estime de soi, a plus d’impact » que le renforcement des compétences mathématiques ou littéraires.

Si la dépression a de multiples causes, son risque s’accroît avec le chômage ou l’inactivité, deux situations qui entraînent parfois solitude et problèmes d’argent. « L’élévation du niveau de formation donne aux individus de meilleurs outils pour faire face à ce facteur de risque », conclut « Regards sur l’éducation ».