Les universités ont, elles aussi, développé une offre de programmes destinés aux étudiants ou aux professionnels déjà titulaires d’un master (voire d’une licence) et désireux d’étoffer leur bagage ou de se spécialiser. Même si cette offre est moins « formalisée » que celle des grandes écoles.

Première piste : le « diplôme d’université » (DU). Il s’agit d’un cursus librement organisé à la discrétion d’un seul établissement – à ne pas confondre, donc, avec les « diplômes nationaux » (master ou licence), reconnus sur tout le territoire par le ministère de l’enseignement supérieur.

Un « besoin précis »

« L’objectif est de répondre à un besoin précis des milieux professionnels, ou de traiter des problématiques récentes. “Droit et religions”, par exemple, ou “transmission d’entreprise organisée”, pour des avocats ou des notaires, indique Gérard Jazottes, vice-président en charge de la formation continue à l’université Toulouse-I-Capitole. Ces DU accueillent aussi bien des étudiants que des professionnels visant une progression dans leur carrière, voire de jeunes diplômés en quête d’un premier poste. Mais les effectifs dépassent rarement une vingtaine d’inscrits. » Toulouse-I-Capitole propose une large gamme de ces DU : une quinzaine en formation initiale, treize enseignés à distance et seize en formation continue. Dans certains cas, il est possible d’utiliser le DU comme voie d’accès à un master 2.

« C’est une offre que nous sommes en train de développer, d’autant qu’elle nous permet de renforcer nos ressources propres. » Gérard Jazottes, en charge de la formation continue à Toulouse-Capitole

Selon les cas, l’accès au DU est ouvert aux titulaires d’un master 1, d’une licence avec quelques années de pratique professionnelle, ou alors en fonction des ­acquis de l’expérience. Les modalités pédagogiques, le volume ­horaire, l’architecture du programme et l’implication d’intervenants professionnels varient également d’une université à l’autre. « Nos DU tournent autour de 150 heures de cours », indique Cécile Vanaerdewegh, responsable administrative enseignement et professionnalisation à l’université Paris-Est-Marne-la-Vallée (UPEM), qui en propose une douzaine. Idem à Toulouse-I-Capitole, avec un tutorat en ligne et des « regroupements ».

Quant aux frais de scolarité, ils sont eux aussi fixés librement. A l’UPEM, les diplômes d’université sont facturés « autour de 20 euros de l’heure – soit 2 000 à 3 000 euros en tout ». Contre 6 000 à 7 000 euros pour un master « diplôme national » en formation continue. A Toulouse-I, on estime qu’il faut compter « au maximum 4 500 euros ».

Une autre possibilité consiste à s’inscrire de nouveau en master – mais seulement en 2e année, et dans la même mention. D’autant que certains masters affichent une « coloration » plus « professionnalisante » que d’autres.

Renforcer les ressources

Certaines universités comme Paris-I-Panthéon-Sorbonne ont mis sur pied une offre assez large de ces M2 « spécialisés ». Toulouse-I en propose une douzaine en « formation ouverte et à distance » (FOAD), et six en formation continue, sur un ou deux ans. Les tarifs, dans ce cas, sont plus élevés que ceux du diplôme « national » pour un étudiant : 4 000 à 5 000 euros si la formation est financée par une entreprise, 2 000 à 3 000 euros en ­financement libre. Nettement moins, en tout cas, que les MS et MSc des grandes écoles. « C’est une offre que nous sommes en train de développer, d’autant qu’elle nous permet de renforcer nos ressources propres », précise Gérard Jazottes. Il existe également des masters 2 en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation). Pour l’essentiel, il s’agit des mêmes cursus que les M2 « spécialisés », mais avec un cursus adapté.

Enfin, il est aussi possible de suivre quelques modules de masters dans le cadre de la formation continue. Ces modules sont alors facturés à l’heure de cours. Et ils ne débouchent pas sur l’obtention d’un diplôme.

Découvrez notre dossier spécial sur le « match » entre universités et grandes écoles

Le Monde publie, dans son édition datée du jeudi 29 mars, un supplément dédié à la rivalité entre universités et grandes écoles. Historiquement concurrents, les deux types d’établissements d’enseignement supérieur tendent à se rapprocher pour exister à l’international. Du duel au mariage de raison...

Les différents articles du supplément seront progressivement mis en ligne sur Le Monde.fr Campus, dans les rubriques Grandes écoles, Etudes sup, Universités, Ecoles d’ingénieurs