Le gouvernement veut faire évoluer « Sentinelle » en fonction de la menace
Le gouvernement veut faire évoluer « Sentinelle » en fonction de la menace
Le Monde.fr avec AFP
L’opération militaire a été remise en cause parce qu’elle fait peser une lourde charge sur les effectifs de l’armée, mais aussi à la suite d’agressions terroristes de ses soldats.
La ministre des armées, Florence Parly, l’avait déjà annoncé lundi 11 septembre : l’opération de sécurité « Sentinelle », instaurée à la suite des attentats de janvier 2015 à Paris, va évoluer en maintenant ses effectifs. Ces évolutions ont été détaillées jeudi par Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur.
Le gouvernement s’est refusé à toute projection chiffrée sur les déploiements au quotidien, laissant seulement entendre que les effectifs fluctueraient en fonction de la menace.
L’opération « Sentinelle » comprendra donc trois niveaux : un « dispositif permanent » pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares ; un « échelon de renforcement planifié » pour la protection d’événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals..) ; une « réserve stratégique » de 3 000 hommes.
« C’est toujours 7 000 femmes et hommes de nos armées qui seront mobilisés, 10 000 en cas de crise », a complété Gérard Collomb, au côté de Florence Parly. Mais ces moyens seront utilisés avec plus de « flexibilité », de « réactivité », de façon « moins prédictible » et avec le souci de plus de planification, a-t-on expliqué au ministère des armées.
Un dispositif remis en cause
« Il faut être plus imprévisible, plus discret, plus à la manœuvre (...) ne pas permettre à l’agresseur de disposer d’un certain nombre d’informations qui rendraient l’opération moins efficace et exposeraient de façon inutile les forces engagées », a dit la ministre.
L’opération « Sentinelle » a été remise en cause, notamment parce qu’elle fait peser une lourde charge sur les effectifs de l’armée, mais aussi à la suite d’attaques terroristes de militaires en patrouille, devenus des « cibles » pour des djihadistes.
La sixième attaque du genre est survenue le 9 août à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Un homme a foncé en voiture dans un groupe de soldats, en blessant six. En août, Florence Parly avait déclaré que les soldats de « Sentinelle » représentaient « un rempart avant toute chose ».