Soupçons de matchs arrangés en Ligue 2 : neuf personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel
Soupçons de matchs arrangés en Ligue 2 : neuf personnes renvoyées devant le tribunal correctionnel
Le Monde.fr avec AFP
Jean-François Fortin, actuel président du club de Caen, sera jugé pour corruption passive.
Un juge d’instruction parisien vient de renvoyer neuf personnes devant le tribunal correctionnel dans l’affaire des soupçons de matchs arrangés en Ligue 2 en 2014, a fait savoir mardi 26 septembre une source proche du dossier.
Parmi ces neuf protagonistes figure Jean-François Fortin, l’actuel président de Caen (L1). Il sera jugé pour corruption passive dans le cadre de la rencontre Caen-Nîmes du 13 mai 2014, qui s’était soldée par un match nul 1-1, favorable aux deux équipes.
Le président de Nîmes à l’époque, Jean-Marc Conrad, est, lui, renvoyé pour corruption active pour ce match et pour association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de corruption sportive.
L’enquête portait sur six matches de Nîmes en fin de saison 2013-2014 où le club tentait d’échapper à la relégation : ceux contre Bastia (1-1), Dijon (défaite 5-1), Brest (1-1), Laval (victoire 2-1), Caen (1-1) et Créteil (1-1).
Les protagonistes ont toujours nié une intention corruptrice.
« Un possible arrangement »
Serge Kasparian, actionnaire principal de Nîmes à l’époque, est renvoyé pour association de malfaiteurs en vue de la préparation du délit de corruption sportive pour plusieurs matchs, ainsi que Franck Toutoundjian, ancien président d’un club amateur soupçonné d’avoir fait jouer ses contacts en faveur de Nîmes.
Des soupçons de matchs truqués avaient été révélés à l’occasion d’écoutes judiciaires ordonnées sur Serge Kasparian, dans une enquête sur le cercle de jeux Cadet à Paris qu’il dirigeait. Une conversation du 27 mars 2014 entre Kasparian et Conrad évoquait « un possible arrangement » sur le match qui allait opposer Nîmes à Créteil, selon l’ordonnance du juge.
D’autres acteurs sont également renvoyés sur cette qualification pour leur rôle présumé sur une seule rencontre : l’ancien dirigeant de club et entrepreneur Michel Moulin, soupçonné d’être intervenu sur le match contre Dijon, ainsi que les anciens joueurs Michel Milojevic, contacté par Franck Toutoundjian pour le match à Brest, et Abdelnasser Ouadah, pour ses sollicitations en vue du match d’Istres.
Mohamed Regragui, « coach mental » de Nîmes sera, lui, jugé pour corruption active pour le match de Créteil et Kaddour Mokkedel, responsable sécurité du club caennais, pour complicité.