FIAC : le sexuel « Domestikator » trouve asile au Centre Pompidou
FIAC : le sexuel « Domestikator » trouve asile au Centre Pompidou
Par Roxana Azimi
La sculpture-habitat de l’Atelier Van Lieshout, évoquant un couple en position de levrette, avait été refusée par le Louvre.
L'installation « Domestikator » de la coopérative néerlandaise Atelier Van Lieshout , à Bochum (Allemagne), dans le cadre de la Ruhrtriennale. / PATRICK KRYPCZAK
Refusé par le Louvre, le Domestikator, de l’Atelier Van Lieshout, sera finalement installé à proximité du Centre Pompidou, du 18 au 22 octobre, dans le cadre de la FIAC. « C’est une vraie victoire pour la liberté d’expression », se félicite Julien Lombrail, codirecteur de la galerie Carpenters Workshop, qui représente l’artiste néerlandais.
Cette sculpture-habitat de 12 mètres de haut, qui évoque un couple en position de levrette, stylisé façon Lego, avait déjà été exposée pendant trois ans à Bochum dans le cadre de la Ruhrtriennale. Sans que personne n’y trouve rien à redire. Elle devait initialement figurer dans le parcours « Hors les murs » de la FIAC, dans les jardins des Tuileries. Mais la direction du Louvre, qui gère les jardins, a finalement fait volte face.
« Une vision trop brutale »
Dans un courrier adressé à la FIAC, mardi 26 septembre, le président du Louvre, Jean-Luc Martinez, motive son refus en indiquant que « des légendes sur l’Internet circulent et attribuent à cette œuvre une vision trop brutale qui risque d’être mal perçue par notre public traditionnel du jardin des Tuileries ». La foire et la galerie Carpenters Worskshop ont alors contacté Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne. « J’ai immédiatement demandé au président du Centre, Serge Lasvigne, pour voir s’il acceptait qu’on le présente, il a dit oui, raconte Bernard Blistène. L’espace était disponible, on a vérifié que le poids le permettait. C’est aussi simple que cela. »
Un gardiennage constant est prévu pendant toute la durée de la présentation du Domestikator. Histoire d’éviter que l’œuvre ne subisse les mêmes outrages que le Tree, de Paul McCarthy, place Vendôme en 2014 ou le Dirty Corner, d’Anish Kapoor, à Versailles en 2015.
Sur le Web : www.ateliervanlieshout.com et carpentersworkshopgallery.com