TV – « Les espions qui venaient d’Hollywood »
TV - « Les espions qui venaient d’Hollywood »
Par Daniel Psenny
A voir aussi ce soir. Un documentaire révèle les missions confiées par l’OSS - ancêtre de la CIA - à des acteurs et actrices de premier plan lors de la seconde guerre mondiale (sur OCS Géants à 22 h 30).
Les espions qui venaient d'Hollywood, bande-annonce
Durée : 01:10
Grâce à la déclassification en 2008 des archives secrètes de l’OSS, l’Office of Strategic Services, l’ancêtre de la CIA, concernant la seconde guerre mondiale, il se confirme ce que l’on savait déjà en partie : de nombreuses stars hollywoodiennes comme Cary Grant, Marlene Dietrich, Greta Garbo, Hedy Lamarr, Joséphine Baker ou le réalisateur John Ford ont pris part à l’effort de guerre contre les nazis, en utilisant leur célébrité pour fournir de précieuses informations au gouvernement américain et à leurs stratèges militaires.
« Qui de mieux qu’un acteur ou une actrice, intouchable grâce à sa notoriété et habile pour jouer toutes sortes de personnages, peut approcher les hautes sphères du pouvoir pour récolter des informations ? », interroge en souriant Jonna Mendez, ancienne espionne de la CIA, dans le documentaire que les deux sœurs Julia et Clara Kuperberg – spécialistes de l’histoire du cinéma – consacrent aux « espions d’Hollywood ».
Illustré par les analyses de plusieurs spécialistes du cinéma et du renseignement, ainsi que par de nombreuses archives, le documentaire révèle les missions secrètes confiées par l’OSS à ces vedettes américaines considérées au-dessus de tout soupçon par les dirigeants nazis qui les admiraient.
La « technique Lamarr »
Ainsi, on apprend que Cary Grant espionnait l’acteur Errol Flynn, le Robin des bois de Michael Curtiz, qu’on soupçonnait de sympathie pour Adolf Hitler, et que Marlene Dietrich, la « Lili Marleen » antinazi naturalisée américaine en 1939, s’était investie dans un programme secret de propagande destiné à décourager l’ennemi. Sans oublier Joséphine Baker qui, jouant de son aura pour passer les frontières sans être contrôlée, cachait des microfilms dans la doublure de ses vêtements.
La plus surprenante histoire reste celle de Hedy Lamarr, star en son temps des studios MGM, qui, outre ses rôles de vamp avec les plus grands réalisateurs américains, a inventé la « technique Lamarr », un système de codage des transmissions toujours utilisé aujourd’hui pour les liaisons chiffrées militaires, la téléphonie mobile et… le Bluetooth !
Témoignages instructifs, archives émouvantes, commentaires intelligents : ce documentaire est passionnant.
Les Espions qui venaient d’Hollywood, de Julia et Clara Kuperberg (EU, 2017, 52 mn).