L’OMS « annule » la nomination de Robert Mugabe au poste d’ambassadeur de bonne volonté
L’OMS « annule » la nomination de Robert Mugabe au poste d’ambassadeur de bonne volonté
Le Monde.fr avec AFP
Samedi, face aux critiques, le directeur général de l’OMS a annoncé qu’il était en train de « repenser la question ». Dimanche, il a tranché.
La nomination de Robert Mugabe a soulevé de vives critiques dans le monde, de la part d’Etats membres de l’OMS comme des ONG qui dénoncent l’effondrement du système de santé zimbabwéen et de nombreux services publics. / Themba Hadebe / AP
Après quelques heures de flottement, l’Organisation mondiale de la santé a décidé, dimanche 22 octobre d’annuler la nomination du président zimbabwéen Robert Mugabe au poste d’ambassadeur de bonne volonté.
Le directeur général de l’OMS, l’ancien ministre éthiopien de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé cette semaine à Robert Mugabe, âgé de 93 ans, de servir comme ambassadeur de bonne volonté pour aider à lutter contre les maladies non transmissibles comme les attaques cardiaques ou l’asthme en Afrique.
Cette nomination a soulevé de vives critiques dans le monde, de la part d’Etats membres de l’OMS comme des ONG qui dénoncent l’effondrement du système de santé zimbabwéen et de nombreux services publics.
Dans un premier temps, l’OMS avait invoqué samedi les efforts du Zimbabwe contre le tabac et contre les maladies non transmissibles pour justifier la nomination du président Mugabe.
Critiques internationales
« Le gouvernement américain a imposé des sanctions contre le président Mugabe en raison de crimes contre son peuple et de la menace qu’il représente pour la paix et la stabilité. Cette nomination contredit clairement les idéaux des Nations unies de respect des droits de l’homme et de la dignité humaine », a affirmé le département d’Etat américain. La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, s’est jointe samedi aux critiques, qualifiant la décision de l’OMS de « surprenante et décevante, en particulier à la lumière des sanctions des Etats-Unis et de l’UE contre » M. Mugabe.
Face à ces critiques, M. Ghebreyesus a indiqué samedi qu’il était en train de « repenser la question ». « J’écoute. J’entends vos préoccupations. Je suis en train de repenser la question conformément aux valeurs de l’OMS. Je vais publier une déclaration dès que possible », a-t-il écrit sur Twitter. Dimanche, il a tranché dans le vif.