Des ONG critiquent la venue du président égyptien en France
Des ONG critiquent la venue du président égyptien en France
Le Monde.fr avec AFP
Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, est en visite en France pendant trois jours, où il doit notamment rencontrer Emmanuel Macron.
Le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi , au ministère de la défense, à Paris, le 23 octobre. / POOL / REUTERS
Une visite qui fait polémique. La venue à Paris durant trois jours, à partir de lundi 23 octobre, du président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi est critiquée par de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme.
Alors qu’il doit rencontrer Emmanuel Macron mardi, près d’une dizaine de mouvements ont dénoncé lundi, lors d’une conférence de presse commune, les violences dont fait l’objet, selon eux, la société civile égyptienne. « L’Egypte est un pays dans lequel les gens ont peur », a lancé Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme.
Selon Human Rights Watch (HRW), des dizaines de milliers d’opposants ont été arrêtés depuis l’arrivée au pouvoir en 2014 de M. Al-Sissi. L’organisation accuse notamment les forces de sécurité égyptiennes d’avoir recours à la torture de « façon systématique ».
M. Macron « parlera des droits de l’homme »
Pour Bénédicte Jeannerod, responsable de HRW pour la France, le président français Emmanuel Macron « ne devrait pas poursuivre la scandaleuse politique de tolérance de la France envers le gouvernement répressif » égyptien.
« Une forme d’action serait d’indiquer au président Al-Sissi que sa visite doit être l’occasion d’un réexamen du soutien de la France à l’Egypte et que ce soutien, qu’il soit militaire, économique ou politique, sera conditionné à une amélioration des droits de l’homme dans le pays. »
Face à cette contestation, l’Elysée tente de rassurer. L’entourage d’Emmanuel Macron a fait savoir que les ONG avaient été réunies avant la visite du président égyptien afin de voir « sur quelles questions on pouvait faire passer des messages ».
M. Macron « parlera des droits de l’homme » lors du déjeuner et « lors de la déclaration à la presse », a précisé l’Elysée.
« Il y aura un focus particulier sur la question de la loi sur les ONG et la liberté d’association. Tous les sujets seront abordés sans tabou. »