Des cursus pour réorienter les étudiants désorientés
Des cursus pour réorienter les étudiants désorientés
Par Claire Ané
Plusieurs établissement, universitaires ou privés, proposent d’accompagner les étudiants qui n’ont pas trouvé leur voie afin de trouver un cursus qui leur convient davantage.
Paris-Descartes n’est pas la seule en France à accompagner les étudiants désorientés. L’université de Limoges a créé, dès 2001, le DU RÉ/agir, qui accueille en novembre 30 étudiants d’université ou de BTS, puis 30 autres en janvier. Tout entier tourné vers la définition d’un projet professionnel, avec suivi individuel et sensibilisation à l’entreprise, le cursus dure seize semaines, dont six de stage. Avec un taux de satisfaction de 81 %, ses bénéficiaires se réorientent pour la plupart vers des études courtes.
Suspendu après que la région Limousin, qui le finançait, a fusionné avec l’Aquitaine, il devrait être relancé en février, avec un objectif d’accueil porté à 100 étudiants et une pédagogie renouvelée. « Les étudiants travailleront collectivement par projet, ce qui les aidera à être plus acteurs de leur parcours », explique Marie-Gersande Raoult, enseignante et responsable du Carrefour des étudiants à Limoges.
Ouverture vers d’autres disciplines
A Lyon-I, le semestre universitaire de réorientation, né en 2015, est lui aussi en phase de réaménagement. « Le dispositif intégrait de nombreux étudiants exclus de médecine faute d’un niveau suffisant, mais qui ne souhaitaient pas se réorienter. A compter de la rentrée 2018, nous n’accueillerons plus que 80 étudiants, sur la base du volontariat et après entretien », précise son référent, Philippe Poncharal. Les étudiants pourront explorer la palette de disciplines scientifiques de l’université, découvrir le management, la gestion et le droit. Les cours de chimie et d’informatique feront l’objet d’une validation par l’intermédiaire des crédits ECTS (système européen de transferts de crédits) si les étudiants poursuivent dans la même voie l’année suivante. Une mutualisation du dispositif avec les autres entités de l’université de Lyon est à l’étude pour 2019 : chacune d’elles pourrait ainsi proposer à ses étudiants de suivre des enseignements validants dans des disciplines proposées par un autre établissement.
Dans un esprit proche, le DU Tremplin de Strasbourg propose, tout au long du second semestre, des ouvertures vers d’autres disciplines, assorties d’« un gros travail de remotivation et d’autonomisation : réfléchir sur soi et apprendre à apprendre », explique sa responsable, Sophie Kennel. Les candidatures sont toujours plus nombreuses que les 40 places offertes, mais trop d’étudiants hésitent selon elle à intégrer ce DU : « On constate parfois un déni de l’échec ou que des étudiants ne veulent pas perdre une année de cursus. »
Mieux se connaître
Dans une veine un peu différente, la question de la connaissance de soi a inspiré il y a une trentaine d’années le cursus « historique » d’un établissement privé hors contrat d’Angers, l’IFF Europe. Il a pris, depuis 2013, la forme d’un DU Open, délivré par l’Université catholique de l’Ouest et validé par 60 crédits ECTS, ce qui permet de rejoindre certains cursus directement en deuxième année. C’est « une formation humaine, aconfessionnelle, mais basée sur les valeurs chrétiennes », explique sa responsable pédagogique, Béatrice Bernardeau. Quarante-deux étudiants de toute la France y sont accueillis, sensibilisés aux enjeux de société et d’environnement, appelés à pratiquer chant, théâtre et danse. Il leur revient de récolter des fonds en vue de rejoindre en groupe un projet de solidarité internationale, auquel s’ajoutent deux stages individuels, en association et en entreprise.
L’ESC Troyes avait lancé à la rentrée 2016 un programme d’un an, Stud’up. La moitié des cours y est commune au bachelor commerce, auxquels s’ajoutent des heures de design, de programmation informatique, de communication audiovisuelle. D’un montant de 5 000 euros, il permet de candidater directement en deuxième année dans ses bachelors et ceux d’écoles partenaires, Toulouse Business School et EM Lyon. Il n’a pour l’instant séduit que six étudiants la première année, huit cette rentrée. « C’est un programme encore jeune, mais il y a un public », estime sa responsable, Edwige Robert.