Hidalgo poursuit en diffamation « Capital » qui l’accuse d’« emploi fictif »
Hidalgo poursuit en diffamation « Capital » qui l’accuse d’« emploi fictif »
Par Béatrice Jérôme
Le magazine affirme que la maire de Paris a continué à percevoir son salaire d’inspectrice du travail jusqu’au début de l’année 2003, alors qu’elle était devenue conseillère de Paris en mars 2001.
Anne Hidalgo a rendu publique, mercredi 25 octobre, sa décision d’attaquer en diffamation le mensuel Capital qui affirme apporter « les preuves » que la maire de Paris aurait bénéficié d’un « emploi fictif ». Dans son numéro de novembre, le magazine dévoile que Mme Hidalgo a continué à percevoir son salaire d’« inspectrice du travail en chef » jusqu’au début de l’année 2003, versé par le ministère du travail, alors qu’elle était devenue conseillère de Paris en mars 2001 – et nommée dans la foulée première adjointe de Bertrand Delanoë.
Dans sa riposte aux accusations de Capital, Mme Hidalgo ne conteste pas avoir été rémunérée, pendant cette période par son administration d’origine. Mais elle défend la « légalité de sa situation », faisant valoir qu’elle a reversé le montant des salaires que l’Etat lui a demandé de rembourser.
Entre son élection en mars 2001 et avril 2002, Mme Hidalgo est demeurée inspectrice du travail. Son salaire a continué à lui être versé car elle était alors mise à diposition par son administration pour travailler au cabinet de la ministre de la justice Marylise Lebranchu, dont elle était conseillère technique puis chargée de mission. Capital souligne toutefois, témoignages à l’appui, que première adjointe à la mairie de Paris, Mme Hidalgo était de ce fait peu présente au ministère.
Arrêté ministériel
Après l’élection de Jacques Chirac à la présidentielle de 2002, Mme Hidalgo a réintégré son poste d’inspectrice à la direction régionale du travail d’Ile-de-France pour laquelle elle a continué de percevoir un salaire sans occuper son emploi puisqu’elle était, là encore, première adjointe du maire de Paris.
C’est alors, revèle Capital, qu’un arrêté ministériel daté du 7 janvier 2003 l’a placé, « rétroactivement en position de détachement à la mairie de Paris (ce qui aurait dû être fait deux ans plus tôt) », écrit l’auteur de l’enquête, le journaliste Philippe Eliakim. Par cet arrêté, l’Etat demande à Mme Hidalgo, « de rendre les sommes indûment perçues depuis la dissolution du cabinet Lebranchu, soit 21 659,05 euros hors primes », poursuit le journaliste.
Selon le magazine, cet arrêté ministériel a été pris sous « la pression » du syndicat SUD dont l’un des responsables, soucieux de dénoncer la situation, avait, à force de persévérance obtenu communication des fiches de salaire d’inspectrice du travail de Mme Hidalgo auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs.
« Atteinte grave à son honneur »
En réaction à l’enquête de Capital, Mme Hidalgo précise qu’elle a elle-même « demandé au ministère du travail d’être placée en position de détachement avec cessation de paiement de sa rémunération en raison de sa fonction de première adjointe du maire de Paris ». Elle indique qu’elle s’est conformée à la demande du ministère qui a exigé un remboursement de ses rémunérations d’inspectrice perçues de la mi-juin 2002 – fin de son congés maternité – à janvier 2003.
Elle rappelle qu’elle était enceinte de son troisième enfant au début de son premier mandat parisien. Ce qui justifie qu’elle ait continué de percevoir légalement son salaire d’inspectrice pendant son congé maternité entre octobre 2001 et avril 2002. Enfin, l’Etat ne lui a pas réclamé ses salaires versés alors qu’elle était conseillère auprès de Mme Lebranchu entre mars et octobre 2001, date du début de son congé maternité.
Dans son communiqué, Mme Hidalgo dénonce une « atteinte grave à son honneur et à sa probité » pour expliquer sa plainte en diffamation contre Capital.