La justice saisie à propos d’une publicité qui inciterait les étudiants à la prostitution
La justice saisie à propos d’une publicité qui inciterait les étudiants à la prostitution
Un panneau publicitaire mobile stationné devant des universités et vantant un site de « sugar daddy », a suscité critiques et plaintes, de la part notamment de la Mairie de Paris.
Panneau publicitaire vantant un site de « sugar babies »
Un panneau publicitaire stationné devant des universités invitant les étudiant(e) s à « sortir avec un sugar daddy ou [une] sugar mama », et ainsi éviter un prêt étudiant, a fait vivement réagir, mercredi 25 octobre. Des photos postées sur le réseau social Twitter le montrent devant l’entrée des universités Pierre et Marie-Curie, Paris-Descartes ou devant le British Council.
« J’ai saisi le procureur de la République et la plate-forme de signalement Pharos », qui permet de porter à la connaissance des autorités les contenus ou comportements illicites sur Internet, « pour demander la fermeture du site RichMeetBeautiful.fr », a indiqué sur Twitter Hélène Bidard, adjointe PCF chargée de la lutte contre les discriminations auprès de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo. L’élue parisienne a précisé auprès de l’AFP :
« Outre le trouble à l’ordre public d’une publicité qui peut être vue par des mineurs, ce site est une violence faite aux femmes. Derrière ces images dorées, des jeunes peuvent tomber dans la prostitution. Nous voulons une enquête qui pourrait amener à des poursuites pour proxénétisme. »
Une campagne similaire interdite en Belgique
La FAGE, principal syndicat étudiant, a annoncé de son côté porter plainte du chef de proxénétisme, estimant que « cette publicité a pour objet d’attirer les étudiant-e-s en situation de précarité […] et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées ». Une pétition en ligne demandant l’interdiction de cette publicitié a recueilli 1 500 signatures. Les élus parisiens du groupe Europe Ecologie les Verts ont, pour leur part, saisi dans un courrier Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, et Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Celle-ci a indiqué jeudi matin sur Sud Radio que ses équipes sont « en train de regarder très précisément les aspects juridiques », pour déterminer « s’il s’agit d’un site de rencontres consenties ou de proxénétisme et d’une forme d’incitation à la prostitution, qui pourrait tomber sous le coup de la loi ».
Des réactions similaires avaient suivi l’apparition, à la fin septembre dans les rues de Bruxelles, en Belgique, d’un panneau publicitaire pour le même site, sur lequel une jeune femme baissait la bretelle de son soutien-gorge. Le parquet de Bruxelles a alors ouvert une enquête pour « incitation à la débauche ». Le PDG du site, le Norvégien Sigurd Vedal, avait expliqué qu’il voulait sillonner la Belgique, l’une de ses priorités commerciales, avec dix autres camions publicitaires, « surtout à proximité des établissements universitaires ».
Mais le Jury d’éthique publicitaire de Belgique, saisi d’une centaine de plaintes, a estimé que « la publicité en question porte atteinte à la dignité humaine » et demandé à l’annonceur de ne plus diffuser cette publicité nulle part en Belgique.