Admission post-bac : sept choses à savoir sur la procédure 2018
Admission post-bac : sept choses à savoir sur la procédure 2018
Par Séverin Graveleau
Fin du tirage au sort, du classement des vœux, du nom APB... Voici les principaux changements annoncés par le gouvernement pour l’accès aux études supérieures.
L’ancien site Internet d'Admission post-bac. / Capture d’écran du site APB / LE MONDE
Fin du tirage au sort, création d’« attendus » à l’entrée des licences à l’université, mise en place en janvier d’une plate-forme d’admission post-bac complètement rénovée et rebaptisée, etc. : les lycéens qui rentrent des vacances de la Toussaint vont pouvoir se pencher sur les nouveautés de l’accès aux études supérieures, annoncées par la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, lundi 30 octobre, avant un projet de loi qui doit être présenté en conseil des ministres le 22 novembre. A quoi ressemblera la procédure en 2018 ? Voici les principaux éléments connus pour l’instant.
Fin du tirage au sort et nouveaux « attendus »
C’était l’un des principaux engagements de Frédérique Vidal : en finir avec l’utilisation du tirage au sort à l’entrée des licences les plus demandées à l’université : Paces (première année commune aux études de santé), Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives), droit, etc. Dorénavant, précise le projet de loi, « lorsque l’effectif des candidatures excède les capacités d’accueil d’une formation, les inscriptions sont prononcées (…) après vérification de la cohérence entre, d’une part, le projet de formation du candidat, les acquis de sa formation initiale ou ses compétences et, d’autre part, les caractéristiques de la formation ».
Autrement dit, exit aussi les critères de « domicile » et d’« ordre des vœux » utilisés jusqu’alors par l’algorithme APB pour départager automatiquement les candidats – avant d’utiliser en dernier recours le tirage au sort ; les formations elles-mêmes pourront maintenant demander, en plus des bulletins scolaires de terminale, une lettre de motivation, la présentation d’un projet personnel ou associatif, etc. Ces « attendus » dans chaque filière doivent être précisés dans un prochain cadrage national. Mais « les universités pourront les adapter pour chaque formation » précisait la ministre dans un entretien au Monde le 30 octobre.
Des filières qui acceptent les candidats sous conditions
Le projet de loi ne touche pas à l’alinéa de l’article L612-3 du code de l’éducation qui prévoit que « le premier cycle est ouvert à tous les titulaires du baccalauréat ». Autrement dit : les formations non sélectives de l’université n’auront pas la possibilité de refuser un candidat si des places restent vacantes mais, précise le texte, elles pourront dorénavant conditionner son inscription au suivi « de parcours d’accompagnement pédagogique et de parcours de formation personnalisés » (stage de remise à niveau, cursus adapté, etc.). Sur la plate-forme permettant aux lycéens de faire leurs vœux d’orientation, les formations pourront donc répondre « oui, si » (accepté, mais sous condition), ou bien « oui » (accepté) ou « en attente ».
Une nouvelle « commission d’accès au supérieur » sera chargée, dans chaque académie, de proposer des formations (proches de leurs vœux initiaux) aux candidats n’ayant pas reçu de proposition à l’issu de la procédure d’admission.
10 vœux maximum, non hiérarchisés
Les candidats n’auront plus la possibilité de faire 24 vœux maximum, comme c’était le cas jusqu’à APB 2017, mais seulement 10. Mais surtout, ils n’auront plus à classer ces vœux par ordre de préférence. Comme déjà dit, ce classement servait jusqu’alors, entre autres, à départager automatiquement les candidats dans les formations en tension, via l’algorithme d’APB. La plate-forme ne servirait donc demain qu’à transmettre la « décision » prise par les formations. C’est en tout cas ce que laissent penser les annonces du 30 octobre. Les candidats seront donc susceptibles de recevoir plusieurs réponses positives, et feront alors leur choix, alors que l’ancien système ne leur faisait qu’une proposition à chaque phase d’admission.
Le système des « vœux groupés », permettant de postuler avec un seul vœu à l’ensemble des formations proposées dans un domaine sur un territoire (une « Paces en Ile-de-France » par exemple) sera par ailleurs élargi.
L’avis du conseil de classe
Pour chacune des formations demandées, un avis sera maintenant donné par le conseil de classe du deuxième trimestre de terminale. Cet avis sera transmis aux universités qui pourront s’appuyer dessus dans l’examen des candidatures. Sur le même principe, des « recommandations » sur son projet de suite d’études seront faites au candidat par le conseil de classe du premier trimestre. Pour aider les lycéens à faire leurs vœux, deux semaines de l’orientation seront par ailleurs organisées, dans chaque lycée, en décembre et en février.
Des réponses plus progressives
Avec une ouverture de la future plate-forme prévue le 15 janvier 2018, une clôture des vœux en mars, et une fin de la procédure en septembre, le calendrier des admissions post-bac rappelle celui des années précédentes. A cela près que les candidats recevront une réponse dès le mois de mai, pour l’ensemble de leurs vœux. Ils auront un temps limité pour répondre aux propositions qui seront faites, libérant ainsi immédiatement des places pour d’autres candidats : les trois phases d’admission disparaissent donc, au profit de réponses en continu (avec toutefois une pause mi-juin au moment du baccalauréat).
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Possibilité accrue de postuler hors de son académie
La suppression du critère du domicile (l’académie d’origine) pour les filières en tension signifie aussi que chaque lycéen pourra postuler où il le souhaite. Mais « l’autorité académique peut fixer des pourcentages maximaux de bacheliers » provenant d’une autre académie, précise le projet de loi. Et ce, afin « d’éviter une fuite des talents vers certaines métropoles ou bien des mobilités subies », précise la ministre. Sur le même principe des quotas seront fixés pour les lycéens boursiers.
Un nouveau nom pour la plate-forme
Après les polémiques qui ont marqué la session 2017 d’Admission post-bac, la ministre avait déjà annoncé vouloir renommer la plate-forme. Elle a précisé fin octobre que le futur nom sera décidé dans les prochaines semaines de manière participative lors d’une consultation en ligne à laquelle lycéens, étudiants et parents seront invités à participer. Cette plate-forme, à laquelle le projet de loi donne une existence légale – contrairement à feu APB – sera « plus simple et plus transparente », promet le ministère.
Les candidats pourront y trouver des informations sur chaque établissement, avec les dates des journées portes ouvertes, des contacts pour pouvoir échanger avec des responsables pédagogiques, les fameux attendus de chaque filière, le nombre de places disponibles, les taux de réussite des étudiants selon le type de bac passé.