La Cinémathèque française reporte la rétrospective consacrée à Jean-Claude Brisseau
La Cinémathèque française reporte la rétrospective consacrée à Jean-Claude Brisseau
Le Monde.fr avec AFP
La Cinémathèque française a provoqué l’ire d’organisations féministes pour avoir organisé une rétrospective consacrée au cinéaste franco-polonais Roman Polanski.
Jean-Claude Brisseau, le 15 décembre 2005, au Palais de justice de Paris. / STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Face à la polémique, la Cinémathèque française a annoncé, mercredi 8 novembre, le report sine die de la rétrospective consacrée au réalisateur Jean-Claude Brisseau, auteur de Noces blanche (1989, avec Vanessa Paradis), condamné en 2005 pour le harcèlement sexuel de deux jeunes actrices qui espéraient décrocher un premier rôle dans son long-métrage Choses secrètes (2002).
« Dans un souci d’apaisement, Costa-Gavras, président de La Cinémathèque française, a décidé de repousser la rétrospective consacrée à Jean-Claude Brisseau, initialement prévue en janvier 2018. Il espère qu’elle pourra se tenir très prochainement, dans un climat plus serein et plus propice à la bonne réception de cette œuvre importante du cinéma français », fait valoir le communiqué de l’institution culturelle.
Manifestation contre la venue de Roman Polanski à la Cinémathèque française, le 30 octobre 2017. / Michel Euler / AP
La Cinémathèque française a provoqué l’ire d’organisations féministes pour avoir organisé une rétrospective (jusqu’en décembre) consacrée au cinéaste franco-polonais Roman Polanski. Une manifestation de féministes, dont des Femen, s’est tenue à la fin d’octobre, le soir de l’ouverture de cette rétrospective, qui se faisait en présence du réalisateur de Rosemary’s baby et du Pianiste.
Marlène Schiappa choquée
Le 31 octobre, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, avait estimé qu’il fallait cesser de « dérouler le tapis rouge » aux auteurs d’agressions sexuelles et d’en faire « des héros », visant notamment le cinéaste Roman Polanski, à qui la Cinémathèque rend un hommage controversé.
« Minimiser ou relativiser les viols ou les agressions sexuelles selon le talent ou la notoriété de la personne mise en cause » contribue à « la culture du viol », avait encore déclaré la secrétaire d’Etat. Elle s’était dite « choquée » par la programmation de la rétrospective consacrée à « un autre cinéaste [Jean-Claude Brisseau] qui a été condamné deux fois pour harcèlement et agression sexuelle ».