Des membres du RAID, unité d’élite de la police nationale, à Marseille, le 18 avril 2017. / BORIS HORVAT / AFP

Huit suspects arrêtés mardi 7 novembre lors d’une opération antiterroriste franco-suisse seront présentés à un juge d’ici ce soir en vue de leur mise en examen, selon nos informations, de source judiciaire.

Le juge d’instruction a levé, vendredi 10 novembre, les gardes à vue des dix personnes interpellées en France et en Suisse. Les investigations ont mis en évidence l’existence d’un groupe d’individus dont certains se sont dits explicitement partisans de l’organisation Etat islamique (EI).

Propos violents

Tous partageaient la volonté de commettre une action violente sur le territoire français. Les nombreux et inquiétants échanges qu’ils avaient sur la messagerie cryptée Telegram n’ont toutefois pas permis, à ce stade, de caractériser l’existence d’un projet abouti et d’un passage à l’acte planifié.

Ces individus « tenaient des propos extrêmement violents », a déclaré le procureur de Paris, François Molins, sur Franceinfo. Il a évoqué « un passage à l’acte dans les mois [à venir] en France avec des cibles, par contre, qui étaient plutôt indéterminées ».

Le parquet a requis le placement en détention provisoire de sept des huit personnes déférées et le placement sous contrôle judiciaire du huitième homme.

Radicalisation

Parmi elles figurent notamment deux frères originaires de Nice, connus des services de renseignement pour leur radicalisation, un Suisse de 27 ans décrit par le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, comme un « prétendu imam » et qui a endoctriné une partie du groupe, ainsi qu’un converti à l’islam de 65 ans ayant fait un passage par la légion étrangère.

Selon les premiers éléments de l’enquête, aucune arme n’a été retrouvée au cours des perquisitions en France, dans le Sud-Est et en région parisienne, mais du matériel informatique a été saisi.

Cette opération, menée en France par la sous-direction antiterroriste (SDAT) en cosaisine avec la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), est intervenue dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en France, le 19 juillet, et d’une procédure pénale ouverte en Suisse en juin 2016.