Avec son projet d’usine algérienne, PSA accélère en Afrique
Avec son projet d’usine algérienne, PSA accélère en Afrique
LE MONDE ECONOMIE
Le nouveau site basé à Oran devrait entrer en production dès l’année prochaine.
Après deux ans de négociations, de demi-annonces et de travaux de finalisation, le projet d’usine algérienne de PSA s’est concrétisé : le constructeur automobile français a signé, dimanche 12 novembre, avec trois sociétés locales, un accord visant à la création d’une coentreprise industrielle installée dans la banlieue d’Oran. Le site produira des véhicules destinés au marché algérien.
Au cours d’une petite cérémonie, parrainée par un aréopage de ministres algériens et français, Jean-Christophe Quémard, directeur de la zone Moyen-Orient et Afrique pour le groupe PSA, a dévoilé les objectifs de la coentreprise : un investissement global de 100 millions d’euros, 1 000 emplois directs créés et une production lancée dès 2018 pour atteindre un rythme de croisière de 75 000 voitures produites par an en 2019. PSA n’a toutefois pas précisé quels modèles seraient fabriqués à Oran.
Regagner des parts de marché en Algérie
La société sera détenue à 49 % par PSA, les 51 % restant étant répartis, ainsi que l’exige la loi du pays, entre les sociétés algériennes Condor Electronics, Palpa Pro et le groupe de machines-outils PMO. PSA « veut mettre en place (…) un véritable écosystème », notamment par le développement d’une industrie locale, en incitant certains sous-traitants français à conclure des partenariats en Algérie, a expliqué M. Quémard. Un centre de formation pour « développer des compétences spécifiques à l’industrie automobile » est également prévu.
L’objectif premier du projet de PSA est de regagner des parts de marché en Algérie même, où Peugeot-Citroën-DS, premier constructeur si on regarde le parc roulant du pays, est en perte de vitesse. PSA a souffert de la politique de quotas d’importations, qui limite les achats par les Algériens de voitures non produites localement. Renault, Hyundai et Volkswagen ont d’ailleurs déjà ouvert des usines dans le pays.
« L’usine nous permettra de répondre aux attentes de la clientèle locale en termes de prix, explique au Monde un porte-parole de PSA. Si la finalité première du site sera de fournir le marché algérien, l’usine a aussi vocation à exporter. »
L’Afrique Moyen-Orient, deuxième marché mondial pour PSA
A la peine en Asie – et singulièrement en Chine –, le groupe PSA a donc de quoi se consoler dans ce qui est désormais son solide deuxième marché mondial : la zone Afrique Moyen-Orient. L’usine d’Oran constitue un nouvel outil dans le dispositif mis en place par le constructeur sur le continent africain. Les travaux de la future usine marocaine de Kénitra ont démarré en juin et le site devrait entrer en production en 2019. S’y ajoutent des projets de taille plus modeste en Tunisie (pour assembler un pick-up Peugeot), en Ethiopie et au Kenya.
C’est peu dire que l’Afrique Moyen-Orient donne satisfaction à PSA. « Nous devrions y vendre plus de 500 000 véhicules en 2017, dont 400 000 en Iran », se félicite-t-on à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), siège du groupe français. A mi-septembre, sur les neuf premiers mois de l’année, la zone – avec l’Iran en vaisseau amiral – avait connu la plus forte croissance de tous les marchés mondiaux de PSA (+ 89 %). De quoi espérer raisonnablement atteindre l’objectif de vendre 700 000 Peugeot, Citroën et DS dans cette zone d’ici à 2021 et 1 million en 2025.