Un homme condamné pour une fausse agression islamiste en juin à nouveau retrouvé poignardé
Un homme condamné pour une fausse agression islamiste en juin à nouveau retrouvé poignardé
Le Monde.fr avec AFP
L’homme, qui a été hospitalisé dans le Val-de-Marne, dit avoir été poignardé par un individu qui a pris la fuite. La précédente enquête soulignait qu’il avait monté son agression.
Le logo des Resto du cœur. / PATRICK KOVARIK / AFP
Condamné en juin 2017 pour avoir inventé son agression islamiste, Richard S., ancien responsable de l’association des Restos du cœur de Montreuil (Seine-Saint-Denis), a, selon ses dires, de nouveau été poignardé. Le sexagénaire a été hospitalisé lundi 13 novembre dans le Val-de-Marne, a-t-on appris de sources concordantes. L’homme, dont le pronostic vital était engagé lors de sa prise en charge par les secours, selon une source policière, a été hospitalisé à Créteil.
Lundi en début de matinée, l’homme de 60 ans est entré dans un restaurant de Vincennes, « poignardé à l’abdomen et à la poitrine », a indiqué une source policière. « Il dit avoir été poignardé par un homme qui a pris la fuite après lui avoir mis un papier dans la bouche », a ajouté cette source, précisant qu’il n’y avait pas de témoins de l’agression. Selon RTL, qui a révélé l’information, il était écrit sur cette note « On a raté en 2016, pas en 2017. Allahou Akbar ».
Un précédent
Selon une source judiciaire, il s’agit du même homme qui a été condamné en juin à six mois de prison ferme pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », après avoir inventé une agression islamiste en juillet 2016.
A l’époque gérant bénévole des Restos du cœur, il avait été retrouvé dans les locaux de l’association un couteau planté dans l’abdomen. Il avait affirmé avoir été agressé par un homme de « type africain » et une femme voilée, armés d’une hache et d’un couteau. La femme lui aurait planté un couteau dans le ventre avant de s’enfuir en criant « Allahou Akbar ». Il avait aussi assuré avoir reçu une lettre de menaces.
Les enquêteurs ont cependant conclu qu’il était l’auteur de cette lettre, que le seul ADN présent sur la hache était celui de sa femme, et qu’aucun indice ni témoignage ne permettaient d’identifier des agresseurs potentiels.
L’homme, qui avait fait appel à l’issue de son procès, maintient sa version des faits, a assuré son avocat Jean-Louis Granata. « Il était prévu que je le vois cette semaine pour faire le point » sur cet appel, a ajouté son avocat, qui n’avait pas eu de contact avec son client ni son épouse lundi. Selon lui, son client « rentrait de vacances et allait bien ».