Documentaire sur Planète + A & E à 21 heures

Ils sont issus de l’armée de terre, de la marine, de l’aviation ou de la gendarmerie. Tous ont intégré, après un concours difficile, l’Ecole de guerre, le centre de formation des cadres supérieurs de l’armée française. Ces hommes et (rares) femmes ont derrière eux une solide carrière, mais c’est une nouvelle vie qui commence pour eux, une seconde profession : celle de stratège, loin du front et près des états-majors et autres sphères de pouvoir.

Après une introduction façon House of Cards (musique dramatique, plans sur la ville de Paris), L’Ecole de guerre, l’école des chefs, en deux volets, nous plonge pour la première fois dans les coulisses d’une des plus prestigieuses institutions françaises. Philippe Bodet a suivi pendant dix mois le quotidien des 212 officiers stagiaires de la promotion « Gallois ». Habitué du milieu militaire, le réalisateur s’était notamment intéressé au parcours de cinq militaires dans Le Soldat et la Mort (2016) en les interrogeant sur leur rapport à la mort.

Exercices à bord du « Tonnerre ». / L’IDÉE

Changement de décor radical ici pour ces officiers de terrain qui passent des zones de guerre aux salles de cours. Au menu de cette année charnière : la rédaction d’un mémoire, un concours d’éloquen­ce ou encore un module sur le « penser autrement ».

« Quand on arrive ici, on commence à être confronté au monde civil, au monde des entreprises et des politiques », explique Brice, 36 ans, pilote d’hélicoptère de combat et commandant dans l’armée de terre. Le point d’orgue de la formation reste l’exercice Coalition : la simulation grandeur nature (ou presque) d’un conflit international. Pendant deux semaines, les officiers stagiaires vont devoir travailler avec – entre autres – des élèves journalistes, des diplomates, des étudiants de Sciences Po afin de gérer cette crise, pas sur le front mais dans les salles de réunion et sur les plateaux TV.

Baptême de promo à l’Ecole de guerre, le centre de formation des cadres supérieurs de l’armée française. / L’IDÉE/WILFRID COLLET/ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES

Au fil de ces deux épisodes, Philippe Bodet parvient à donner une autre image de ces futurs pontes de l’armée française, plus humaine et parfois étonnante, comme quand l’officier Brice déclare : « Le stress scolaire est plus désagréable que le stress au combat », lors du concours d’éloquence. Cependant, on peut regretter, notamment à la fin, la ­tonalité grandiloquente de ce ­documentaire.

L’Ecole de guerre, l’école des chefs, de Philippe Bodet (Fr., 2017, 2 × 52 min).