Près de 2 000 Suédoises dénoncent les abus sexuels dans le milieu de la musique
Près de 2 000 Suédoises dénoncent les abus sexuels dans le milieu de la musique
Le Monde.fr avec AFP
Dans une tribune publiée vendredi, 1 993 femmes s’insurgent contre la « culture du silence » dans cette industrie en Suède.
La chanteuse Zara Larsson fait partie des signataires de cette tribune. / Joel Ryan / Joel Ryan/Invision/AP
Près de 2 000 Suédoises ont dénoncé, vendredi 17 novembre, dans une tribune, les agressions, les viols et le harcèlement dans le milieu de la musique.
1 993 signataires, parmi lesquelles des stars de la chanson, comme Zara Larsson et Robyn, s’insurgent contre la « culture du silence » dans une industrie où le harcèlement et les agressions sont « plus la règle que l’exception ». « Quand on est violée par un musicien de talent, on perd beaucoup d’amis », écrivent-elles dans le quotidien Dagens Nyheter. « Dirigeants dans le milieu de la musique, il est de votre responsabilité que personne ne soit victime de harcèlement sexuel, et vous avez échoué », détaillent ces femmes dans leur tribune, publiée un peu plus d’une semaine après celle de 456 comédiennes dénonçant le harcèlement, les agressions et la culture du silence dans le milieu du cinéma et du théâtre dans le pays scandinave.
Les 19 et 20 novembre, certaines de ces actrices liront leurs témoignages sur scène. Rassemblés sous le mot-clé #quandlamusiquesarrete (#närmusikentystnar), des récits anonymes, dont plusieurs font état de viols, visent, sans les nommer, des artistes, producteurs et agents réputés en Suède et à l’étranger.
Femmes politiques
« Je fais semblant, comme dans un film. Je le trouve laid, il laisse un goût répugnant dans ma bouche. Il m’a enlevé la joie d’avoir enfin fait un album. Il a abusé de ma confiance », témoigne ainsi une chanteuse. « J’ai été agressée par un musicien […] sur scène quand on jouait », se souvient une autre artiste.
Par ailleurs 1 300 responsables politiques femmes de droite et de gauche, dont plusieurs députées, ont dénoncé vendredi les mêmes pratiques sous le mot-clé #danslescoulissesdupouvoir.
« Nous nous sommes lancées en politique pour changer le monde et bâtir un monde meilleur. Nous avons rapidement réalisé que nous devions d’abord changer le monde politique », écrivent les signataires du manifeste.