La chambre de l’instruction de Dijon a accepté de laisser Jacqueline Jacob rentrer chez elle, ont annoncé ses avocats lundi 20 novembre. La septuagénaire est mise en examen avec son mari, Marcel Jacob, pour l’enlèvement et la séquestration suivis de la mort de leur petit-neveu Grégory, en 1984.

Mme Jacob était tenue éloignée de son domicile d’Aumontzey, dans les Vosges, depuis cinq mois. Cet assouplissement de son contrôle judiciaire a été décidé trois jours après l’audition de la suspecte par la juge d’instruction. Toutefois, elle ne pourra toujours pas entrer en contact avec son époux, qui doit être interrogé le 4 décembre par la juge.

« Vrai pas en avant »

« C’est un vrai pas en avant important pour l’évolution du dossier », « un premier pas » vers la mise hors de cause de Mme Jacob, a déclaré Frédéric Berna, l’un de ses conseils, à l’Agence France-Presse. « C’est le signe que la chambre de l’instruction prend en considération les éléments martelés par la défense », notamment « l’alibi » des époux Jacob, a ajouté l’avocat, selon qui il est prouvé que le couple était au travail au moment des faits.

L’arrestation à la mi-juin des époux Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé cette affaire qui demeure une énigme depuis que le petit garçon de 4 ans avait été retrouvé, pieds et poings liés, dans les eaux de la Vologne.

Brièvement écroués, ils avaient depuis l’obligation de résider séparément et loin de leur domicile. Mme Jacob se trouvait dans le Bas-Rhin. « La deuxième étape, c’est que Marcel Jacob soit entendu et qu’il puisse lui aussi être autorisé à rentrer chez lui », a ajouté Me Berna.

Les deux septuagénaires sont soupçonnés d’avoir été les « corbeaux » auteurs de plusieurs lettres anonymes, très bien renseignées, et d’être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d’un « acte collectif » qu’ils contestent.

Mme Jacob demandait pour la deuxième fois à rentrer chez elle, après une première décision défavorable pour les deux époux fin octobre, contre laquelle leurs avocats s’étaient pourvus en cassation. Le parquet général s’était encore opposé lundi à l’assouplissement du contrôle judiciaire de Jacqueline Jacob, au motif que « les investigations se poursuivent » et que son mari « n’a pas encore été entendu ».