Vingt-cinq ans de prison requis contre Abdelhakim Dekhar, le « tireur de “Libération” »
Vingt-cinq ans de prison requis contre Abdelhakim Dekhar, le « tireur de “Libération” »
Le Monde.fr avec AFP
La cour d’assise, juge vendredi M. Dekhar pour plusieurs tentatives d’assassinat en 2013. L’avocat général estime que le mobile de l’accusé était de « tuer par dépit social ».
Un dessin d’audience montre Abdelhakim Dekhar lors de son procès, le 17 novembre. / BENOIT PEYRUCQ / AFP
La cour d’assises a requis, vendredi 24 novembre, vingt-cinq ans de prison contre Abdelhakim Dekhar, jugé pour tentatives d’assassinat lors de son périple armé à Paris en novembre 2013 – à « BFMTV », à la Société générale et à Libération.
L’avocat général a demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Abdelhakim Dekhar est jugé pour tentatives d’assassinat. « Le principal mobile, c’est tuer par dépit social », a dit l’avocat général Bernard Farret dans son réquisitoire.
« Toutes les victimes de tentative d’assassinat, qu’elles aient été blessées ou non, se heurtent au sentiment de mort », a expliqué l’avocat d’un journaliste et d’un rédacteur en chef de « BFMTV », Me Pierre-Randolph Dufau.
Le 15 novembre 2013, Abdelhakim Dekhar avait fait irruption au siège de « BFM-TV », armé d’un fusil à pompe, sans toutefois en faire usage. Trois jours plus tard, l’individu avait concrétisé ses projets : il était entré dans les locaux de Libération et avait blessé grièvement un assistant photographe, avant de prendre la fuite.
Cavale et prise d’otage
Sa cavale se poursuit devant le siège de la Société générale, dans le quartier d’affaires de la Défense, près de Paris, où il tire une nouvelle fois plusieurs coups de feu, sans faire de victime. S’ensuit une brève prise d’otage durant laquelle Abdelhakim Dekhar contraint un automobiliste de le conduire jusqu’à la place de l’Etoile, dans la capitale. Dans leur ordonnance du 25 mars, les juges l’ont donc aussi renvoyé aux assises pour cette brève prise d’otage.
Abdelhakim Dekhar a déjà été condamné aux assises, en 1998, dans un dossier criminel majeur lié aux milieux de l’ultragauche. Il était soupçonné d’être « le troisième homme » de l’équipée de Florence Rey et Audry Maupin, membres de cette mouvance, à l’origine d’une fusillade au cours de laquelle trois policiers, un chauffeur de taxi et Maupin avaient été tués, en 1994.