Les « cars Macron » vont continuer à perdre des dizaines de millions d’euros en 2017
Les « cars Macron » vont continuer à perdre des dizaines de millions d’euros en 2017
LE MONDE ECONOMIE
Aucun des trois opérateurs, Flixbus, Ouibus et Isilines, ne sera bénéficiaire cette année. Tous assurent avoir amélioré leurs comptes par rapport à 2016.
A Bercy, des cars Ouibus, à Bercy, 4 septembre 2015. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP
A près d’un mois de la fin de 2017, la messe est dite : les comptes des trois opérateurs d’autocars longue distance libéralisés depuis 2015 (dits cars Macron) resteront dans le rouge cette année. Selon nos estimations, les sociétés Flixbus, Ouibus et Isilines devraient perdre un peu moins de 60 millions d’euros à elles trois en 2017 pour un chiffre d’affaires global qui devrait avoisiner les 180 millions d’euros.
Cette « performance » n’est finalement pas si mauvaise si on la compare avec celle de l’année 2016 qui aura vu les opérateurs du car libéralisé perdre, toujours selon nos estimations, plus de 80 millions d’euros alors que le chiffre d’affaires n’a pas dépassé les 130 millions d’euros.
Ouibus devrait perdre 35 millions d’euros cette année
Ouibus, filiale de la SNCF, qui représente 44 % des villes desservies et un gros tiers de la part de marché des cars Macron, avait frappé les esprits en dévoilant des pertes 2016 de 45 millions d’euros, égales à son chiffre d’affaires. « Nous devrions limiter ce chiffre à 35 millions en 2017 pour des ventes autour de 70 millions d’euros », indique Roland de Barbentane, directeur général de Ouibus qui pense être à l’équilibre en 2019.
De son côté, Isilines (23 % des dessertes), la société filiale de Transdev, a perdu 28 millions d’euros en 2016 pour un chiffre d’affaires de 38 millions. « Si on veut le comparer scrupuleusement à celui de Ouibus, ce dernier chiffre est de 47 millions car une partie de l’activité Isilines-Eurolines concernant la France est comptabilisée ailleurs en Europe », nuance Hugo Roncal directeur général d’Isilines-Eurolines. Lui aussi anticipe une amélioration des comptes avec des pertes qui ne devraient pas dépasser les 15 millions.
Enfin chez Flixbus, issue de la start-up allemande du même nom, le secret reste entier sur les résultats économiques de l’activité française qui représente 36 % des dessertes. Selon une source interne, les chiffres d’affaires 2016 et 2017 sont similaires à ceux de Ouibus. Les pertes en revanche seraient inférieures à 10 millions d’euros en 2016 comme en 2017.