« Les grandes écoles ne sont pas réservées à une élite »
« Les grandes écoles ne sont pas réservées à une élite »
Propos recueillis par Emmanuel Davidenkoff
« Mes parents n’avaient jamais entendu parler de Sciences Po : quand je leur ai expliqué qu’il s’agissait d’une grande école parisienne, ça a été la panique à bord », se souvient Amélie Edoin, qui « a tenu bon ».
Amélie Edoin / CACP
« Le Monde » a interrogé une quarantaine d’entrepreneurs et de penseurs du monde entier sur leur parcours, leur vision de l’avenir, et les enseignements à en tirer pour aider les jeunes à trouver leur voie. Ici, Amélie Edoin, directrice du Labo des histoires Ile-de-France Ouest.
Choisir « Je viens d’un lycée de Lorraine en zone d’éducation prioritaire. Dès la seconde, en voyant mes notes, mes profs m’ont conseillé de me renseigner sur Sciences Po. Au début, j’étais réfractaire, je pensais aller à la fac comme tout le monde.
Mes parents n’avaient jamais entendu parler de Sciences Po : quand je leur ai expliqué qu’il s’agissait d’une grande école parisienne, ça a été la panique à bord. Ils avaient peur que je me plante et que ça devienne catastrophique. Ils se disaient que ce n’était pas « pour des gens comme nous » parce que je n’étais jamais montée à la capitale et que je risquais de ne pas m’acclimater. J’ai tenu bon.
J’ai eu la chance d’avoir des professeurs exceptionnels qui m’ont encouragée à y croire, ça a été le déclic. Je suis une vraie partisane de la méritocratie. Les grandes écoles ne sont pas réservées à une élite, elles sont simplement réservées à ceux qui ont les moyens intellectuels de réussir et qui se surpassent pour y arriver.
Mon master culturel à Sciences Po ne m’a pas plu du tout, le cadre rigide et institutionnel ne me convenait pas. J’ai décidé de faire une pause et de me diriger vers un service civique au Labo des histoires. J’avais envie d’être proche des gens, de servir à quelque chose, j’avais fini par me demander quelle était ma place dans la société… J’ai choisi la voie de l’économie sociale et culturelle : j’ai adoré ! »
Participez à « O21 / S’orienter au 21e siècle »
Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions lors du choix des études supérieures, Le Monde organise la seconde saison d’« O21 / S’orienter au 21e siècle », avec cinq rendez-vous : à Nancy (vendredi 1er et samedi 2 décembre 2017, au centre Prouvé), à Lille (vendredi 19 et samedi 20 janvier 2018, à Lilliad), à Nantes (vendredi 16 et samedi 17 février 2018, à la Cité des congrès), à Cenon, près de Bordeaux (vendredi 2 et samedi 3 mars 2018, au Rocher de Palmer) et à Paris (samedi 17 et dimanche 18 mars 2018, à la Cité des sciences et de l’industrie).
Dans chaque ville, les conférences permettront au public de bénéficier des analyses et des conseils, en vidéo, d’acteurs et d’experts, et d’écouter et d’échanger avec des acteurs locaux innovants : responsables d’établissements d’universités et de grandes écoles, chefs d’entreprises et de start-up, jeunes diplômés, etc. Des ateliers sont aussi prévus. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à une ou plusieurs conférences d’« O21 » Nancy en suivant ce lien. Pour les autres villes, les inscriptions se font via ce lien.
Pour inscrire un groupe de participants, merci d’envoyer un e-mail à education-O21@lemonde.fr. L’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les lycées peuvent organiser la venue de leurs élèves durant le temps scolaire.