Un professeur de mathématiques âgé de 31 ans, jugé pour avoir entretenu pendant plusieurs mois une liaison avec une collégienne de 14 ans, a été condamné, lundi 27 novembre, à une peine de dix-huit mois de prison avec sursis. Il a, en revanche, été relaxé du chef de corruption de mineur de moins de 15 ans, le tribunal estimant que l’élément de « perversion à la sexualité » n’était pas constitué.

Cet homme comparaissait, devant le tribunal correctionnel de Fontainebleau (Seine-et-Marne), pour corruption de mineur de moins de 15 ans et atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. « J’ai complètement dérapé, je n’ai pas d’excuses », a déclaré le prévenu en plein débat autour de la question de l’âge de consentement minimum à un acte sexuel.

« Quand j’étais en sa présence, c’était juste ma copine, pas mon élève ni une fille de 14 ans (…). On s’aimait et on était plutôt heureux ensemble », a-t-il ajouté face à la barre. Le procureur avait un peu plus tôt requis cinq ans de prison, dont deux avec sursis.

« Il la suivait dans la rue »

L’enseignant a entretenu pendant cinq mois une relation sexuelle avec cette collégienne de 14 ans qui avait été son élève. Le beau-père de l’adolescente avait emmené de force le professeur au commissariat, le 5 novembre, après avoir appris leur histoire, présentée comme une « relation amoureuse » par la jeune fille, avait fait savoir mi-novembre le procureur de Fontainebleau, Guillaume Lescaux. Le beau-père sera jugé ultérieurement pour violences et séquestration envers l’enseignant.

Selon Le Parisien, qui avait révélé l’affaire, le professeur et l’élève se seraient rapprochés en février, en dialoguant via le réseau social Instagram, et auraient débuté une relation en juin. La collégienne avait été dans sa classe l’année précédente. « C’est une enfant, une fleur bleue, elle croit au grand amour, il le sait en tant que professeur, il s’est servi de ça pour séduire ma fille », a déclaré la mère de l’adolescente. « Pour moi, c’est un prédateur sexuel », a-t-elle ajouté, se disant « très déçue » que l’enquête n’ait pas été approfondie.

L’avocate de l’adolescente, maître Margaux Mazier, a dit regretter que l’affaire ait été « bouclée en quarante-huit heures » :

« Il n’y a pas eu d’investigation pour savoir si des adultes du collège connaissaient cette situation sans en informer les autorités compétentes, ce qui semble être le cas. »

Pour l’avocate, « on a considéré qu’il s’agissait d’une simple histoire d’amour » alors que, selon elle, « il la suivait dans la rue, dormait devant chez elle ». La partie civile demande un supplément d’information, ce qui pourrait conduire au renvoi de l’audience.