La présidente du Parti radical de gauche (PRG), Sylvia Pinel, et le président du Parti radical valoisien (PRV), Laurent Hénart, le 29 novembre à Paris. / BERTRAND GUAY / AFP

Après quarante-cinq ans de schisme, le Parti radical valoisien et le Parti radical de gauche se sont réunis, samedi 9 décembre à Paris, créant le Mouvement radical, un mariage qui marque la suite de la recomposition politique autour de la majorité présidentielle.

« Nous sommes dans la recomposition. Les dernières élections ont montré qu’il faut offrir aux Français un nouveau paysage politique qu’une bonne partie d’entre eux attendent », s’est félicité le patron du désormais feu Parti radical valoisien (PRV), Laurent Hénart, en évoquant « un système alternatif à celui de gauche-droite ».

A l’issue du congrès de chacun des deux partis, samedi matin, un congrès de la réunification a voté à 89 % en faveur de la plate-forme politique, et à 86 % pour les nouveaux statuts.

Les deux partis étaient divisés depuis 1972 et la création du Parti radical de gauche pour adhérer au programme commun de la gauche et soutenir la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1974.

Les militants attachés au mot historique « radical »

Plus délicate a été la question du nom du plus vieux parti de France, créé en 1901 : les militants, appelés à répondre à un questionnaire depuis un mois, avaient largement fait part de leur attachement au mot « radical » qui, historiquement, renvoyait à « radicalement républicain », contre la tentation conservatrice et restauratrice. Mais le terme, ambigu, suscite de la confusion chez les néophytes, « radical » pouvant être associé à « extrême », un contresens pour une formation qui se place au centre de l’échiquier politique : certains avaient dès lors proposé « Les Progressistes », idée finalement écartée par les gardiens du temple radical – les présidents d’honneur du PRG et du PRV, Jean-Michel Baylet et André Rossinot, en tête. « Mouvement radical-social-libéral » s’est finalement imposé à 80 %, contre « Mouvement des progressistes et radicaux » (15 %), au terme d’un débat passionné samedi après-midi.

Alors que les dirigeants ont assuré vouloir « s’affranchir des anciennes alliances » (le PRG était partenaire du Parti socialiste tandis que le PRV était un membre fondateur de la fédération centriste UDI), plusieurs responsables PRV, dont le député Michel Zumkeller, le secrétaire général adjoint Daniel Leca ou la vice-présidente déléguée, Sophie Joissains, ont déclaré dans un communiqué quitter le parti pour rester à l’UDI. Le député Yves Jego en avait déjà fait de même en début de semaine.