Une chaîne de montage de l'usine PSA Peugeot Citroën à Sochaux, en 2008. / JEFF PACHOUD / AFP

Quel que soit le secteur, les bras manquent. D’après une enquête de l’Insee publiée jeudi 21 décembre, la moitié des entreprises de l’industrie, des services et du bâtiment ont confié en octobre faire face à des difficultés de recrutement. Le phénomène s’est accentué à mesure que la reprise s’installait : elles n’étaient que 26 % début 2016 et 31 % en avril 2017.

L’inadéquation entre ces besoins et le nombre de chômeurs en France peut surprendre. Pôle emploi signalait dans une enquête publiée le 19 décembre qu’à peu près 300 000 propositions de postes n’avaient pas trouvé preneur cette année. La moitié de ces offres serait tombée à l’eau faute de candidat. Déficit d’image, rémunération trop faible, manque de formation, d’expérience ou de motivation... Les raisons sont nombreuses et loin d’être exclusives.

Parmi les secteurs touchés, le bâtiment est sans doute le plus pénalisé. Les huit ans de crise qui ont laminé la filière ont pesé sur la formation, quantité de professionels ont été contraints de se reconvertir. Résultat : 50 % des entreprises du bâtiment expliquent leurs difficultés à embaucher par « l’indisponibilité d’une main d’œuvre compétente ». Une pénurie de personnels qualifiés qui touchent également 52 % des sociétés dans l’industrie automobile et 48 % dans le transport routier de marchandises.

La question du coût de l’emploi n’est invoqué que par 22 % des entreprises interrogées par l’Insee. Quant aux problèmes liés à une réglementation jugée trop contraignante, ils sont surtout mentionnés par les acteurs du bâtiment.

D’après l’Insee, « l’importance des barrières à l’embauche décroît en fonction de la taille des entreprises ». Les PME sont un peu plus contraintes que les autres.