Les gynécologues ne sont pas les seuls professionnels de santé à effectuer des suivis gynécologiques. En 2016, les pilules contraceptives ont par exemple été prescrites pour moitié (51,2 %) par des gynécologues, à 44,2 % par des médecins généralistes et à 1,7 % par des sages-femmes, selon des chiffres obtenus par Le Monde via Open Médic, une base de données recensant les médicaments délivrés en pharmacie de ville. Quant aux actes relatifs au suivi gynécologiques (frottis, pose de stérilet), ils ont été réalisés en 2016 à 2,9 % par des sages-femmes, en hausse de 52 % par rapport à 2015, selon l’Ordre des sages-femmes.

- 1 136 gynécologues médicaux. Spécificité française, ces spécialistes de la « santé des femmes » prennent en charge tout ce qui est contraception, troubles du cycle, ménopause, stérilité, diagnostic et suivi des tumeurs… Leur nombre a baissé de 41,6 % en dix ans en raison de la décision des pouvoirs publics de ne plus en former entre 1987 et 2003. Une soixantaine de ces spécialistes (à 95 % des femmes) sont désormais formés chaque année.

- 4 664 gynécologues obstétriciens. Ils suivent d’abord les grossesses, les accouchements et prennent en charge tout ce qui est chirurgical. Ils peuvent être amenés à faire du suivi gynécologique.

- 1 148 gynécologues médicaux et obstétriciens. Ces obstétriciens pratiquent également la gynécologie médicale, pour laquelle ils ont été formés.

- 3 209 sages-femmes. En 2016, environ la moitié des 6 500 sages-femmes exerçant en libéral (en hausse de 10 % par an) proposaient un « suivi gynécologique de prévention » à des femmes en bonne santé, comme la loi les y autorise depuis 2009. Elles peuvent également prescrire la contraception et l’IVG médicamenteuse mais renvoient vers un médecin dès qu’une complication est détectée. Critiquées par certains gynécologues pour leur manque de formation médicale, elles mettent en avant leur formation initiale de 120 à 240 heures, leur plus grande disponibilité et leur absence de dépassements d’honoraires (23 euros une consultation).

- 88 137 médecins généralistes. Tous peuvent assurer un suivi gynécologique, réaliser des frottis, poser des stérilets, ou prescrire la pilule. « C’est devenu une composante croissante de l’activité », assure-t-on chez MG France, premier syndicat chez les généralistes. Certaines femmes ont cependant des réticences à voir leur « médecin de famille » pour des questions intimes. Même si la profession se féminise, d’autres disent être mal à l’aise avec l’idée de consulter un médecin homme.

Où sont passés les gynécologues ?
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