Iran : les gardiens de la révolution annoncent « la fin de la sédition »
Iran : les gardiens de la révolution annoncent « la fin de la sédition »
Le Monde.fr avec AFP
Au lendemain des rassemblements en faveur du régime iranien, le général Mohammad Ali Jafari a proclamé la fin de la contestation.
Le chef des pasdarans, ou « gardiens de la révolution », le général Mohammad Ali Jafari, a assuré, mercredi 3 janvier, être en mesure d’annoncer « la fin de la sédition » en Iran, en référence aux protestations contre le pouvoir et les difficultés économiques qui secouent le pays depuis près d’une semaine.
« Dans ce mouvement de sédition, il y a eu au maximum des rassemblements de 1 500 personnes, et le nombre des fauteurs de trouble n’a pas dépassé 15 000 personnes sur l’ensemble du pays », a déclaré le chef des gardiens de la révolution, sur leur site Internet.
« Un grand nombre de fauteurs de troubles, au centre de la sédition, (…) ont reçu une formation de la part de la contre-révolution et des monafeghines », a-t-il également avancé, en utilisant un terme désignant les Moudjahidin du peuple, un groupe d’opposition en exil basé en banlieue parisienne. Ceux-ci « ont été arrêtés et il y aura une action ferme contre eux », a-t-il souligné.
Si, mardi, les manifestations ont en effet semblé marquer un coup d’arrêt après un rappel à l’ordre du Guide suprême, Ali Khamenei, il n’est toutefois pas impossible que d’autres rassemblements soient organisés ces prochains jours.
« Les valeurs de la révolution »
Le général Jafari a également fait valoir que des milliers de personnes avaient été « entraînées » par les Etats-Unis pour « fomenter des troubles en Iran ». « Il faut remercier le grand peuple iranien, car, dès que les gens ont compris que la main des étrangers et des séditieux était impliquée, ils ont séparé leur chemin, malgré tous les problèmes économiques, pour défendre les valeurs de la révolution et de l’Iran islamique », a-t-il encore dit.
Des dizaines de milliers de manifestants favorables au régime des mollahs se sont, en effet, rassemblés mercredi dans une dizaine de villes d’Iran pour condamner les « troubles » qui agitent le pays depuis près d’une semaine, après une nuit plus calme que les précédentes à Téhéran et en province. D’autres mobilisations sont également prévues jeudi à Ispahan et Mashhad, ville dans laquelle la contestation a débuté, pour soutenir le pouvoir et condamner les violences des derniers jours.
Un millier de personnes ont été arrêtées en six jours, selon des chiffres officiels, dont 450 à Téhéran, où les rassemblements étaient pourtant moins importants. Du côté du gouvernement modéré de M. Rohani, le ministère de l’éducation supérieure a affirmé, mardi, qu’il entreprendrait des démarches pour que les étudiants détenus sans charges sévères soient libérés, afin qu’ils puissent assister à leurs examens de fin d’année, dans quelques jours.
Le retour de Telegram en suspens
Par ailleurs, le ministre des télécommunications iranien a conditionné la reprise des activités normales de Telegram à la suppression de ses contenus à caractère « terroriste », après le blocage par les autorités du réseau social utilisé notamment pour appeler à manifester.
Plus de 41 millions d’Iraniens possèdent des smartphones – sur une population de 80 millions d’habitants – et au moins 25 millions d’entre eux utilisent quotidiennement Telegram pour s’informer et être en contact avec d’autres utilisateurs.