La ville de Bordeaux a pris, jeudi 4 janvier, un arrêté interdisant les publicités éphémères sur les trottoirs de toute sa zone classée, s’opposant au décret autorisant à titre d’expérimentation depuis le 1er janvier ces marquages à Lyon, Nantes et dans la capitale girondine.

Selon cet arrêté, daté du 4 janvier, « aucune publicité éphémère ou durable et par quelque procédé que ce soit ne peut être apposée sur les trottoirs » dans le centre historique de Bordeaux et tout le secteur de la ville classé au patrimoine mondial par l’Unesco.

En dehors de ce large périmètre, « une déclaration préalable » doit être faite auprès des services compétents et l’autorisation prévoit le paiement d’une redevance, selon l’arrêté, qui court sur dix-huit mois.

Bordeaux avait été la première à exprimer son mécontentement, déplorant que « les élus et administrations (…) n’(aie)nt, à aucun moment, été consultés ou informés en amont de cette décision ». Deux jours avant la parution du décret, l’agglomération Bordeaux Métropole avait adopté un règlement local de publicité intercommunal (RLPI) s’opposant à ce type de publicité.

Le 27 décembre, Nantes avait annoncé qu’elle ne participerait pas à une expérimentation qui « conduirait à une pollution visuelle inutile ». Le lendemain, la métropole de Lyon avait, elle, annoncé le lancement d’une concertation qui impliquera « l’ensemble des communes de l’agglomération », dont Villeurbanne.

Des publicités limitées à 2,50 m2

Depuis le 1er janvier, Bordeaux, Lyon et Nantes sont autorisées à tester les marquages publicitaires éphémères sur leurs trottoirs — jusque-là interdits par le code de la route et le code de l’environnement. Ces marquages par projection ou application à travers un pochoir d’eau ou de peintures biodégradables ne pourront pas rester plus de dix jours ni excéder 2,50 m2 et devront être espacés d’au moins 80 mètres.

L’idée d’une révision du règlement de la publicité remonte à l’été 2016, dans le cadre d’un projet soutenu par le ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron, et confié à la direction générale des entreprises.

Avec le programme « France Expérimentation », il s’agissait, sur la base d’un appel à candidatures, d’identifier des secteurs innovants dont le développement serait freiné par la législation, et de tirer parti de l’article 37-1 de la Constitution autorisant, depuis 2003, des « dérogations temporaires à certaines dispositions réglementaires afin de tester et d’évaluer en conditions réelles les conséquences d’une nouvelle réglementation ».