Les syndicats de gardiens de prison ont « claqué la porte » d’une réunion à la chancellerie, dans la matinée, samedi 13 janvier, et surtout, réclamé le départ du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, où trois surveillants ont été attaqués, jeudi, par un détenu islamiste.

Pour apaiser la colère des personnels pénitentiaires, la ministre de la justice, Nicole Belloubet, a annoncé, vendredi, qu’elle se rendrait mardi dans cette prison où trois gardiens ont été blessés à l’arme blanche par le détenu allemand Christian Ganczarski, un des instigateurs de l’attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie), qui avait fait 21 morts en avril 2002.

La ministre « ne sera pas accueillie tant que le directeur de Vendin-le-Vieil sera en place », a assuré Jean-François Forget, secrétaire général de l’UFAP-UNSA, premier syndicat de l’administration pénitentiaire. « C’est notre première revendication », a-t-il ajouté à la sortie d’une réunion avec les membres du cabinet de la ministre, que les représentants des syndicats – UFAP-UNSA, CFT et FO – ont écourté en raison de l’absence de réponse à leurs réclamations, ont-ils dit.

Une prison ultra-sécurisée

Les syndicats critiquent en particulier le récent allégement des conditions de détention de l’agresseur. La garde des sceaux a diligenté une enquête pour déterminer « quels ont été les dysfonctionnements », mais a dédouané les surveillants agressés, « formés et bien formés », qui « ont fait ce qu’ils avaient à faire ».

« S’il y a des points sur lesquels nous devons réfléchir encore, je pense à des questions d’équipements, à des questions sur des dispositifs de sécurité renforcée pour protéger les agents, je suis évidement prête à en discuter », a-t-elle ajouté, vendredi, sur BFM-TV.

Les syndicats avaient organisé vendredi des débrayages dans plus d’un tiers des établissements pénitentiaires français et ont appelé à un « blocage total » des prisons lundi.

Vendin-le-Vieil est une prison ultrasécurisée qui doit accueillir prochainement Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015, lors de son procès en Belgique. La ministre de la justice a annoncé que, « de son point de vue », il n’y avait « pas de raison de revenir sur cette décision » à cause de l’agression.