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L’affiche de la 22e journée a tenu ses promesses. Arrivé en leader incontestable de Ligue 1 sur la pelouse de l’Olympique lyonnais, le PSG repart, toujours leader, mais avec une aura d’invincibilité un peu ternie. L’OL est venu à bout de l’équipe parisienne (2-1) grâce à deux buts fantastiques de Nabil Fékir et Memphis Depay et des Parisiens qui n’ont tout le temps été dans leur match.

Réduits à 10 après l’expulsion de Dani Alves, privés de Neymar et, pendant 60 minutes de Mbappé, sorti sur blessure, ils auraient pu espérer au moins le point du nul, mais ils ne se sont pas montrés assez dangereux, assez entreprenants pour le mériter.

De la minute d’applaudissements pour Paul Bocuse, « le Lyonnais le plus connus au monde », selon le président de l’OL Jean-Michel Aulas, jusqu’à la frappe de Depay dans les arrêts de jeu (94e) qui finit au fond des filets parisiens, les tribunes du Stade OL n’ont cessé de vibrer.

Le début de match, marqué par un pressing très haut et physique des Lyonnais, débouche immédiatement sur le premier but. Deuxième minute, Fékir obtient une faute à 30 mètres du but parisien, excentré sur la droite. Comme il est gaucher, et qu’il voit qu’Areola anticipe trop ouvertement le centre, il se permet de lui placer un boulet de canon près du poteau. Un but splendide, son 16e de l’année, qui aura surpris tout le monde, sauf peut-être l’intéressé qui l’avait visualisé avant de le réaliser à la perfection.

Laurent Cipriani / AP

La domination collective des Lyonnais est passée par les dépassements individuels : Fékir à la création, Aouar et Corne dans les débordements et, surtout, Tanguy Ndombele, le milieu lyonnais, qui a dévoré à lui tout seul le duo parisien Lo Celso - Rabiot, impulsant les meilleures occasions avec ses sorties de balle impeccables.

Côté parisien, la fébrilité de certains joueurs (Areola, forcément après un tel but si tôt, ou un Daniel Alves fantomatique) a rejailli sur le reste de l’équipe et ce n’est que vers la 15e minute, une fois le rythme retombé, que le PSG entrera finalement dans son match. Par Cavani, toujours dangereux de la tête (15e) Di Maria ou Mbappé, mais les tentatives sont souvent trop individuelles, trop isolées.

Une des occasions les plus franches sera une percée de Mbappé derrière la défense lyonnaise, lancé par une passe en velours de Verrati, qui se termine par un choc violent avec le gardien lyonnais Lopes. L’attaquant restera de longues minutes sur la pelouse, sonné, avant de sortir en civière, remplacé par Julian Draxler (29e). Après des examens, le docteur du PSG, Eric Rolland, dira que le joueur ne présente aucun « signe de gravité ». Comme Lopes a touché le ballon avant le joueur, le sifflet de l’arbitre ne retentira pas. L’action donnera sûrement lieu à d’innombrables débats dans la semaine.

C’est finalement par une fulgurance, une reprise à bout portant de Kurzawa juste avant la mi-temps, que Paris revient dans le match juste avant la mi-temps. Le but donnera de petites ailes au PSG, qui commencera la deuxième mi-temps dans de meilleures dispositions, avec un Di Maria plus présent et un Verrati encore plus assuré.

Mais un double carton jaune en dix secondes pour Dani Alves (tacle par derrière et contestation au visage de l’arbitre) sonnera le glas de toute idée de domination parisienne, et les obligera à se regrouper en défense pour préserver le nul. Dès lors Lyon contrôlera le jeu et même s’ils ne se sont pas procurés des occasions aussi souvent qu’ils auraient voulues, celles qu’ils obtenaient étaient dangereuses.

French referee Clement Turpin (C) gives a yellow card to Paris Saint-Germain's Brazilian defender Daniel Alves (not in picture) during the French L1 football match between Olympique Lyonnais and Paris-Saint Germain (PSG) at Groupama stadium in Decines-Charpieu on January 21, 2018. / AFP / PHILIPPE DESMAZES / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Dans les arrêts de jeu, alors que beaucoup pensaient que les deux équipes s’étaient résolues à se partager les points, Memphis Depay, servi par un Nabil Fékir qui avait une passe décisive dans les jambes, a décidé de tenter sa chance. Sur la gauche de la surface, il arme un tir enroulé qui laisse Areola tétanisé. Le Parc OL explose une dernière fois, quelques secondes avant le coup de sifflet final et la deuxième défaite en Ligue 1 de Paris cette année après Strasbourg.

Avec cette victoire, Lyon remonte à la deuxième place, devant l’OM et Monaco, et à 8 points de Paris. Un avantage qui ne semble plus si insurmontable même si Tanguy Ndombélé, l’homme du match, n’a pas voulu se projeter aussi loin après le match :

« C’est une victoire collective, personne n’a été au-dessus, on s’est donné à fond et on est content. Paris, pour les doubler au classement, ce n’est pas d’actualité. »