Millésime Bio, le plus important salon du vin bio en France, a lieu à Montpellier, la capitale de l’Occitanie, et c’est normal. Portée par un climat sec, cette région, qui réunit Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, est la première en France pour la surface du vignoble en bio (35 %) et pour le nombre d’exploitations (1 599).

Le salon se tiendra cette année les 29, 30 et 31 janvier au Parc des expositions, mais ce n’est pas la peine de vous y précipiter : il est réservé aux professionnels, qui y vont pour faire des découvertes et des affaires. D’un côté, 1 000 producteurs qui présentent leurs vins, de l’autre, 5 000 acheteurs potentiels, de la surface spécialisée au caviste, de l’importateur étranger au sommelier.

Certification exigée

Ce salon mondial fête ses 25 ans cette année et surfe sur un marché du vin bio encore modeste mais qui, en France, a triplé son chiffre d’affaires en six ans. Les exposants sont majoritairement français, issus de tous les vignobles, mais viennent aussi de quinze pays, d’Europe d’abord, mais aussi d’Australie, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Sud ou du Chili. Quant au public de professionnels, un tiers est également étranger.

Millésime Bio est une émanation de Sudvinbio, une association lancée en 1991 par des vignerons du Languedoc-Roussillon pour promouvoir leurs vins d’abord, et le vin bio en général ensuite. Pour exposer, il faut, bien sûr, être retenu, car les places sont chères (il y a une liste d’attente), et surtout être certifié bio, donc fournir les certificats délivrés par un organisme agréé. Etre en conversion bio, donc en attente de certification, ne suffit pas. « Chaque année, il y a des petits malins qui ne sont pas dans les clous. Mais on les trouve, car des contrôles sont faits, et on les exclut », précise Patrick Guiraud, président de Sudvinbio.

Petits et gros logés à la même enseigne

Particularité du salon : chaque exposant, quels que soient son prestige et sa taille, est traité à la même enseigne : une table ronde, deux chaises, une nappe blanche, un crachoir, des verres de dégustation, de la glace et un présentoir. On ne trouve pas de stand plus ou moins grand, ni de design sophistiqué qui distinguerait un vigneron d’un autre, ou une marque d’une autre, comme c’est le cas dans d’autres salons. Les tables ne sont pas regroupées par région ou par appellation, mais sont réparties au hasard – c’est le tirage au sort, pas le porte-monnaie, qui donne une place plus ou moins avantageuse.

Cet « égalitarisme », qui peut donner une impression de confusion, amène le visiteur à déambuler de table en table. Il fait grogner certaines grosses propriétés qui n’ont pas le droit d’étaler leur puissance. Mais c’est la culture du salon, du bio aussi, que de mettre en avant la convivialité. « On vient à Millésime Bio pour découvrir des vins et les comparer, pas pour la façon de les exposer ! Seul le vin fait la différence ! », assume Patrick Guiraud.

Le salon propose aussi des conférences sur le bio et les tendances du marché, ainsi qu’un espace de dégustation en libre-service de bouteilles sélectionnées en amont par un jury de professionnels.