Blocus des  salariés de l’usine Saint-Saulve, le 31 janvier. / FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Les 299 salariés de l’usine Ascoval Saint-Saulve peuvent souffler. Après trois heures de négociations avec Schmolz + Bickenbach, le repreneur d’Ascometal, l’ancien co-propriétaire à hauteur de 60 % d’Ascoval, avec Vallourec, qui détient toujours 40 % de cette société, l’Etat et la région Hauts-de-France ont obtenu un accord, vendredi 2 février, pour sécuriser financièrement l’avenir ou un éventuel arrêt du site d’ici un an.

Comme il l’avait annoncé mardi 30 janvier, Schmolz + Bickenbach s’est engagé à racheter un volume suffisant d’acier à son coût de production (qui est aujourd’hui au-dessus du prix de marché) pendant un an.

Cela permettra à l’usine d’obtenir auprès du tribunal d’instance de Strasbourg l’autorisation de fonctionner pendant un an sous procédure de sauvegarde le temps de trouver un repreneur. « Nous disposons de pistes, a assuré Bruno Le Maire, le ministre de l’économie. Il n’y en a pas cinquante, mais nous voulons y croire. »

« Toute notre énergie sera mise pour trouver un repreneur  »

En l’absence de repreneur, l’Etat, Vallourec et le groupe suisse se sont engagés à financer à hauteur de 12 millions d’euros un fond destiné à couvrir la fermeture du site. Dans le détail, l’Etat va accorder une exonération de charges d’un an, équivalent à 5 millions d’euros, tandis que Vallourec et Schmolz + Bickenbach apportent chacun environ 3,5 millions d’euros. « Si les choses se passent mal dans un délai au-delà d’un an, il y a aura les fonds disponibles pour financer un plan social dans les meilleures conditions », a précisé M. Le Maire.

Cependant, a poursuivi le ministre de l’économie, « ce n’est pas notre perspective. Notre priorité, c’est la pérennité du site d’Ascoval et de trouver un repreneur. Avec cet accord, toute notre énergie sera mise pour trouver un repreneur pour le site. »

Afin d’aider à la reprise du travail, la région Hauts-de-France a accepté de financer, à la demande des syndicats du site, une prime d’activité pour les salariés à hauteur de deux millions d’euros. Entre le fonds de 12 millions d’euros, et cette prime d’activité, 14 millions d’euros sont promis aux salariés de l’usine de Saint-Saulve. Un représentant de l’Intersyndicale, Nacim Bardi (CGT), s’est déclaré « assez satisfait », ajoutant que « si le plan est validé par les salariés lors de l’assemblée générale qui a lieu ce vendredi après-midi, le travail reprendra lundi matin ».