Pendentif, une nouvelle perle électro-pop
Pendentif, une nouvelle perle électro-pop
Par Stéphane Davet
La formation bordelaise sort « Vertige exhaussé », un deuxième album voluptueux.
Après l’ivresse des profondeurs, celle des sommets. Auteur d’un premier album, Mafia douce (2013), aux ambiances aquatiques, le groupe électro pop Pendentif prend de l’altitude avec Vertige exhaussé, second opus côtoyant les nuages. Depuis les débuts de la formation bordelaise, dont il constitue le noyau dur avec le bassiste et compositeur Mathieu Vincent et le batteur Jonathan Lamarque, l’auteur et multi-instrumentiste Benoît Lambin s’inspire de la nature.
« Dans ma jeunesse, j’ai été impressionné par des bandes-son produites pour illustrer des films comme Le Grand Bleu, La Forêt d’émeraude ou les aventures amazoniennes d’Aguirre, la colère de Dieu, de Werner Herzog », analyse cet ancien Rémois qui partage son temps entre côte Atlantique et montagnes pyrénéennes.
Obsession mélodique, chant fragile et textes francophones plus imagés que narratifs… Pendentif est l’un des pionniers du renouveau de la pop française du début des années 2010, qui s’inscrit dans le sillage de Daho, Chamfort ou Elli & Jacno.
Mais le groupe introduit aussi des sons et textes sensibles à l’image. « La peinture est mon autre grande influence », explique Benoît Lambin, ancien étudiant des beaux-arts, qui a repris le pinceau en même temps qu’il écrivait ces nouvelles chansons. « Si un tableau devait symboliser ce disque, ce serait sans doute Le Voyageur contemplant une mer de nuages, du peintre allemand Caspar Friedrich, qui évoque la plénitude ressentie face à la nature », ajoute celui qui se passionne aussi pour l’impressionnisme.
Influencé par des tendances musicales aériennes (le cloud rap, la deep house ou le psychédélisme mélancolique), Pendentif a aussi produit un morceau, L’Originel, avec en tête les souvenirs d’un vol en ULM avec le champion de France David Morin. « Une expérience géniale en termes de sensations, mais aussi de son », assure Mathieu Vincent, qui s’est inspiré du tournoiement des pales de l’autogire, qu’il a reproduit avec son arpégiateur (un type de synthétiseur).
PENDENTIF - L'Originel (Official Video)
Durée : 04:42
Si la voix de Cindy Callède se fondait aux ambiances aquatiques de Mafia douce, c’est celle de Julia Jean-Baptiste qui incarne la volupté de Vertige exhaussé. Repérée au sein du groupe Nouvelle Vague et grâce à des EP solos (Sao Paulo, Confetti…) pour le label Entreprise (avec qui elle prépare un album), cette jeune fan de new wave, d’électro et de bossa-nova murmure avec élégance dans des mélodies fuyant le pathos.
« Benoît et Mathieu voulaient quelque chose de très doux, une voix qui n’impose pas ses émotions à l’auditeur », confie cette fille d’un Antillais et d’une Lyonnaise, dont les chuchotements langoureux, marqués par le tropicalisme, apportent ce qu’il faut de chaleur pour affronter les cimes.
Vertige exhaussé, de Pendentif (Le Label/PIAS). En tournée, dont le 8 mars à La Maroquinerie, à Paris.