Des ministres piètres gestionnaires de leur patrimoine personnel
Des ministres piètres gestionnaires de leur patrimoine personnel
Par Jérôme Porier
Meilleurtaux a épluché les déclarations de patrimoine de l’ensemble des ministres et secrétaires d’Etat.
Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a renégocié son emprunt au meilleur moment. / LAURENT CIPRIANI / AP
Les membres du gouvernement gèrent leur patrimoine personnel de façon médiocre. C’est ce que révèle une étude réalisée par Meilleurtaux pour le journal Le Parisien, publiée le 6 février. Le courtier en crédit immobilier a passé au crible les déclarations de patrimoine de l’ensemble des ministres et secrétaires d’Etat, qui sont consultables depuis la fin de décembre sur le site de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
Dans l’ensemble, le jugement de Meilleurtaux est sévère pour le gouvernement. « En matière de gestion de leurs propres économies, les ministres ont une marge de progression. Il y a plusieurs choses à revoir. Il y a des économies à réaliser sur les crédits, sur la gestion des comptes en banque, et il y a des placements qui peuvent très nettement être optimisés », déclare Maël Bernier, responsable de la communication et porte-parole de Meilleurtaux.
Concernant les crédits immobiliers, par exemple, seule Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du premier ministre, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a renégocié son emprunt au meilleur moment. Pourtant, en optimisant leur patrimoine respectif, le premier ministre, Edouard Philippe, pourrait gagner 40 000 euros, Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, 30 000 euros, et Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé, 20 000 euros, selon cette étude.
Les membres du gouvernement ont aussi tendance à laisser trop d’argent dormir sur leur compte : près de 18 000 euros en moyenne. La plupart possèdent une assurance-vie, mais les contrats qu’ils ont choisis sont peu rentables et très chargés en frais. Quant au plan d’épargne en actions (PEA), qui reste le principal placement pour financer « l’économie productive », il a peu d’adeptes. D’ailleurs, le ministre de l’économie lui-même, Bruno Le Maire, n’en possède pas.