Emmanuel Macron n’ira pas au congrès des maires de France qui se tient du 20 au 22 novembre à Paris, ayant choisi de recevoir mercredi à l’Elysée le bureau de l’Association des maires de France (AMF) et plusieurs centaines de maires, a indiqué l’Elysée, confirmant des informations de presse.

Alors que le chef de l’Etat avait promis l’an dernier de venir chaque année « rendre compte des engagements » du gouvernement devant le congrès de l’Association des maires de France, c’est le premier ministre Edouard Philippe qui s’y rendra pour prononcer le discours de clôture.

Lors de l’édition 2017, devant des milliers de maires, dont une partie l’avait hué et sifflé à son arrivée, Emmanuel Macron avait lancé : « Je m’engage à une chose, si vous l’acceptez, c’est venir chaque année rendre compte des engagements que je viens de prendre parce que c’est cela l’esprit de responsabilité dans la République », avait-il lancé.

153 démissions sur les six premiers mois de l’année

Les relations restent tendues entre Etat et collectivités, qu’il s’agisse des communes, des départements ou des régions, qui reprochent à l’exécutif des décisions trop verticales et s’estiment lésés par les réformes des aides sociales et des impôts locaux. L’AMF a même lancé, le 26 septembre, un appel de Marseille contre l’ultracentralisation.

Les maires sont dans « une logique de revendication et de négociation », a affirmé la semaine dernière François Baroin, évoquant des « tensions assez fortes » sur les pactes financiers Etat/collectivités pour réduire les dépenses ou la compensation pour les communes de la suppression de la taxe d’habitation. Emmanuel Macron a multiplié les rencontres avec les élus locaux ces derniers mois pour tenter de renouer le dialogue. Le 16 octobre, il avait rendu un hommage appuyé aux maires, « premiers porteurs de la République au quotidien ».

L’Etat est par ailleurs confronté depuis plusieurs années à une vague de démissions de maires. Depuis les élections municipales de 2014, selon les chiffres du Monde, le répertoire national des élus recensait 737 départs sur les trois premières années de mandat, soit quasiment autant que sur l’ensemble de la mandature précédente : 775 entre 2008 et 2014. Une tendance qui se prolonge en 2018, avec 153 démissions enregistrées sur les six premiers mois de l’année.

Jeudi 15 novembre, le Cevipof a publié une enquête inédite sur ces élus locaux. Si près des trois quarts (73 %) se déclarent plutôt satisfaits ou très satisfaits de « la vie qu’ils mènent », la moitié d’entre eux prévoit aujourd’hui de ne pas se représenter lors des prochaines élections municipales au printemps 2020.