TV – « Rita Hayworth : Dancing into the Dream »
TV – « Rita Hayworth : Dancing into the Dream »
Par Renaud Machart
A voir aussi ce soir. Un documentaire de 1990 rappelle la vie de la grande vedette de Hollywood, victime, pas encore septuagénaire, de la maladie d’Alzheimer (sur OCS à la demande).
Rita Hayworth & Fred Astaire: So Near and Yet So Far
Durée : 04:26
Plus qu’à sa carrière cinématographique (61 films, entre 1926 et 1972), c’est à la vie, passablement malheureuse, de Rita Hayworth (1918-1987) que se voue ce documentaire de 1990 – illustré, hélas, d’une épouvantable musique sur synthétiseur.
Margarita Carmen Cansino – son vrai nom – est une enfant de la balle, travaillant très jeune sous la houlette de parents danseurs (père espagnol, mère américaine) dont les shows proposaient des espagnolades chorégraphiques.
Gentillesse sans façon
Elle débute sous le nom de Rita Cansino, mais ce patronyme sonnant « tropexotique », son agent le lui fait changer en 1937, après quelques premiers films : naît alors la légendaire Rita Hayworth (le nom de jeune fille de sa mère).
Tous les témoins (Kim Novak, Glenn Ford, Jack Lemon, etc.) qui s’expriment dans ce documentaire émouvant insistent sur la gentillesse sans façon de cette femme qui, pourtant, deviendra une très grande vedette et l’égérie façon pin-up de tant d’hommes, et de soldats, pendant la guerre.
Elle se mariera cinq fois : cinq échecs. Se réfugiant volontiers dans l’alcool, l’actrice sera diagnostiquée, en 1980, comme souffrant de la maladie d’Alzheimer, à laquelle elle succombera, pas encore septuagénaire. Mais déjà, en 1972, pour son dernier film, The Wrath of God (La Colère de Dieu), de Ralph Nelson,il fallait écrire ses répliques sur de grands cartons, raconte son partenaire Frank Langella.
« Rita Hayworth : Dancing intothe Dream », d’Arthur Barron. | OCS GO
Le chorégraphe Hermes Pan rappelle une chose qui est peu sue : Rita Hayworth était la partenaire préférée de Fred Astaire. La scène de You’ll Never Get Rich (L’amour vient en dansant, 1941), de Sidney Lanfield, l’un des deux films qu’ils ont tournés ensemble, est une merveille.
Ce numéro de claquettes montre un Astaire comme toujours d’une extraordinaire élégance – l’idéale alliance de la nonchalance, de la précision et du maintien – et une Hayworth tonique, fraîche et irrésistible.
Ce qui rend d’autant plus cruelles les images de la terrible fin de vie de l’actrice – que commente avec pudeur et tristesse sa fille, la princesse Yasmin Aga Khan, qu’elle eut en 1949 avec le prince Ali Khan –, quand Rita Hayworth avait perdu tout lien avec le réel.
Rita Hayworth : Dancing intothe Dream, d’Arthur Barron (Etats-Unis, 1990, 52 min).