Université : un étudiant sur deux obtient son master en deux ans
Université : un étudiant sur deux obtient son master en deux ans
Par Séverin Graveleau
Selon une note du ministère, 72 % des diplômés d’une licence générale en 2013 ont poursuivi leurs études en master (bac+5).
L’Université Paris-Descartes, en septembre 2016. / C. Stromboni / Le Monde
« La réussite en master est restée quasiment stable sur les trois dernières années » : c’est le constat que fait une note du service statistiques du ministère de l’enseignement supérieur publiée le 1er février. Ainsi, parmi les étudiants inscrits pour la première fois en première année de master en 2013-2014, 52 % ont obtenu leur diplôme en deux ans. 12 % ont eu besoin d’une année supplémentaire pour y arriver.
Les auteurs de la note analysent que la réussite cumulée en deux ou trois ans, de l’ordre de 64 %, est à peine inférieure à celle de la cohorte précédente (65 %). Ils rappellent cependant que si cette réussite est stable sur les trois dernières années, « elle avait fortement progressé les trois années précédentes, entre les cohortes 2007 et 2010 ».
Une réussite différenciée selon les disciplines
Cette moyenne cache en fait des disparités importantes selon les disciplines. Ainsi si la réussite en deux ou trois ans atteint 75 % dans certaines disciplines scientifiques, elle dépasse tout juste 50 % en lettres, langues, arts, psychologie ou encore en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps).
La note précise que ces disparités s’expliquent en partie par les voies alternatives qui s’offrent aux étudiants après une première année de master dans certaines disciplines : « Il en est ainsi pour les étudiants en master enseignement qui ont réussi un concours d’enseignement à la fin du M1 et qui détiennent déjà un diplôme de niveau bac+ 5. »
La réussite en master dépend surtout du passage en deuxième année de master : seuls 60 % des étudiants passent en M2 après un M1. Mais une fois ce cap du M1 passé, près de 90 % des étudiants obtiennent le diplôme. A noter que ces chiffres datent de l’année précédant la mise en œuvre de la loi instaurant la sélection à l’entrée du master. Ainsi, les diplômés de 2015 et 2016 ici considérés ont connu la sélection, illégale, qui s’opérait entre la première et la deuxième année de master.
D’où viennent les étudiants de master ?
72 % des diplômés d’une licence générale (à distinguer des licences professionnelles) poursuivent leurs études en master. Là encore, ces taux dépendent fortement de la discipline suivie en licence : ils atteignent 85 % en droit mais ne dépassent pas 62 % en lettres, langues et arts.
11 % des diplômés de licence font le choix de s’inscrire en master enseignement (MEEF). Une proportion qui atteint 36 % parmi les étudiants de Staps, et un quart des diplômés de lettre, langues, arts ou SHS (sciences humaines et sociales). Les auteurs de la note précisent que « c’est également dans ces disciplines que les réinscriptions en licence générale sont les plus nombreuses, généralement dans une autre discipline ».
Selon eux, les disparités disciplinaires dans la poursuite d’études s’expliquent en partie par les alternatives dont disposent les étudiants. Ainsi, 10 % des diplômés de licence générale de sciences fondamentales et applications s’inscrivent dans une formation d’ingénieur ; 6 % des diplômés de sciences économiques, gestion, AES (administration économique et sociale) poursuivent un cursus de management.