TV – « The Halcyon, un palace dans la tourmente »
TV – « The Halcyon, un palace dans la tourmente »
Par Véronique Cauhapé
A voir aussi ce soir. Sur fond de seconde guerre mondiale, intrigues et romances se nouent dans un palace londonien (sur France 3 à 20 h 55).
A l’Halcyon, palace cinq étoiles de Londres, tout est mis en œuvre pour assurer confort, luxe et discrétion aux clients. Pour satisfaire à cette exigence, le personnel ne compte pas ses heures. Le palace est dirigé par Richard Garland (Steven Mackintosh), homme de confiance du propriétaire de l’établissement, Lord Hamilton, dont les activités se résument à quelques rencontres diplomatiques secrètes concernant la stratégie à adopter vis-à-vis d’Hitler, et de nombreuses parties de jambes en l’air avec des prostituées.
Nous sommes en mai 1940. La guerre envoie les hommes au front, et les avions allemands dans le ciel londonien précipitent les habitants aux abris. A l’Halcyon, l’orchestre jazz de Sonny Sullivan fait danser les clients, les cuisiniers rusent avec les restrictions ; les femmes de chambre nettoient, lavent, rangent, voient tout et ne disent rien. Car, en ses murs, dans les couloirs et les chambres, du sous-sol aux mansardes, naissent des histoires d’amour, se tissent des intrigues et se préparent des drames qui n’épargneront personne. Pas plus les aristocrates que les gens ordinaires.
Souffle romanesque
Présentée comme une sorte de successeure à Downton Abbey, cette nouvelle série britannique créée par Charlotte Jones a réuni une moyenne de six millions de téléspectateurs lors de sa diffusion sur ITV, au Royaume-Uni, début 2017. Un score honorable mais probablement jugé insuffisant par la chaîne, qui a décidé de ne pas reconduire The Halcyon, un palace dans la tourmente pour une saison 2.
Certes, n’est pas Downton Abbey – ni son créateur Julian Fellowes – qui veut. Et la maîtrise du mélange des genres (drame et comédie, romance et suspense, récit historique et narration psychologique) n’est pas aisée, comme nous le prouve The Halcyon qui, en la matière, se prend un peu les pieds dans le tapis, à trop vouloir en faire. Du coup, tout manque un peu de finesse, de nuance (dans le caractère des personnages notamment) et de complexité dans le partage du bien et du mal.
Matt Ryan (Joe O’Hara) et Hermione Cordfield (Emma Garland) dans « The Halcyon, un palace dans la tourmente », saison 1, série créée par Charlotte Jones. / © 2017 LEFT BANK PICTURES (TELEVISION) LIMITED. ALL RIGHTS RESERVED
Reconnaissons cependant à la série une distribution à qualité égale pour les premiers et les seconds rôles – notamment les deux grands acteurs Steven Mackintosh et Olivia Williams –, ainsi qu’un savoir-faire indéniable sur la reconstitution des décors (le soin apporté aux détails) et sur la réalisation (tourbillonnante). De quoi créer un souffle romanesque suffisant pour nous emporter le temps d’une saison.
The Halcyon, un palace dans la tourmente, saison 1, série créée par Charlotte Jones. Avec Steven Mackintosh, Olivia Williams, Annabelle Apsion, Jamie Blackley (GB, 2017, 8×40 min.).