Karim Baldé : « Entré à Sciences Po par la CEP, j’ai su m’adapter, en gardant mon originalité »
Karim Baldé : « Entré à Sciences Po par la CEP, j’ai su m’adapter, en gardant mon originalité »
Par Isabelle Maradan
Issu d’un milieu modeste, le jeune homme de 27 ans est été admis à l’IEP parisien par la procédure Convention éducation prioritaire. Il explique comment il a vécu son arrivée dans cette école prestigieuse.
Diplômé de Sciences Po Paris, Karim Baldé est aujourd’hui journaliste. / KB
« Mon lycée entrait dans le dispositif Convention éducation prioritaire (CEP) de Sciences Po en 2016. C’est là que j’ai entendu parler de l’école pour la première fois. J’étais en terminale ES (sciences économiques et sociales). En allant sur le site de l’école, j’ai vu qu’il y avait un master de journalisme. Je voulais faire ce métier depuis longtemps.
Je suis d’un milieu modeste : mon père est autoentrepreneur et ma mère auxiliaire de vie. A l’époque, je me souviens m’être dit que si je ratais l’entrée par la CEP, je n’allais pas gâcher mes vacances pour tenter le concours que je n’aurais pas, malgré les encouragements d’un professeur. Avec le recul, je pense que j’aurais pu l’avoir. C’était de l’autocensure, une barrière psychologique.
Quand je suis venu à Sciences Po le jour de l’entretien, j’ai mis les pieds dans le quartier Saint-Germain pour la première fois. Les boutiques de luxe remplaçaient les kebabs. Les gens dans la rue n’étaient pas du tout les mêmes que ceux que j’avais l’habitude de voir. Je ne me sentais pas du tout chez moi.
A Sciences Po, je me suis rapidement fait des amis, sans rester dans le cercle des étudiants de la CEP. Comme j’aime interagir, débattre, m’élever intellectuellement, je me suis senti à l’aise dans mes études. Je ressentais une vraie différence avec les gens plus aisés, mais je n’ai jamais souffert de discrimination. J’ai fait ce qu’il fallait pour m’adapter, en gardant mon originalité. Aujourd’hui, je suis un caméléon, qui peut se faufiler d’un milieu à l’autre. »
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