Maurice Manificat et Richard Jouve apportent sa deuxième médaille au ski de fond français dans ces Jeux olympiques. / DOMINIC EBENBICHLER / REUTERS

Le ski de fond français repartira avec au moins deux médailles des Jeux olympiques de Pyeongchang, après la médaille de bronze obtenue dans le sprint par équipe mercredi 21 février par le duo composé de Maurice Manificat et Richard Jouve.

Manificat, désormais triple médaillé olympique à 30 ans, avait déjà obtenu il y a quarante-huit heures la médaille de bronze dans le relais du 4 × 10 km. Il a aussi terminé 5e du skiathlon et 4e du 15 km libre, à quatre secondes du podium. Richard Jouve, 23 ans, dispute ses premiers JO.

C’est la première fois dans l’histoire que le fond français décroche deux médailles lors d’une même édition des Jeux. Depuis la création des JO d’hiver jusqu’à ceux de Turin en 2006, il était resté bredouille. Il a depuis obtenu quatre médailles, dont trois dans des épreuves collectives.

Ce sprint par équipes, disputé en style libre, le préféré des Français, a été survolé par les Norvégiens Martin Sundby et Johannes Klaebo. Chacun des deux skieurs effectuaient alternativement trois relais sur une boucle de 2,5 km. Klaebo n’a pas attendu son dernier relais pour battre ses adversaires au sprint : il a fait la différence dans la principale difficulté du parcours dès son deuxième relais, distançant facilement le Russe, le Français et le Suédois. Sundby a entretenu son avance et Klaebo a pu franchir la ligne en solitaire sur le dernier relais.

Troisième or pour Klaebo

Klaebo, dominateur toute la saison de Coupe du monde de ski de fond à seulement 21 ans, s’impose comme le souverain de ces Jeux en ski de fond : il remporte sa troisième médaille après le relais 4 × 10 km et le sprint individuel. Il sera l’un des favoris du 50 km en style classique samedi 24 février.

Quelques minutes plus tôt, les Américaines Kikan Randall et Jessica Diggins s’étaient imposées dans l’épreuve féminine. La Norvégienne Marit Björgen, troisième, avait à cette occasion décroché sa 14e médaille, un record aux JO d’hiver.

Comme souvent dans les sprints par équipe, la grande finale a été une course d’usure. Dès la mi-course, un groupe de quatre hommes s’est détaché dans lequel Maurice Manificat tenait les skis du Suédois Marcus Hellner, du Norvégien Martin Sundby et de l’« athlète olympique de Russie » Denis Spitsov.

Dans le relais suivant, Richard Jouve était légèrement distancé et repris par l’Italie mais Manificat recollait au duo Spitsov-Hellner à l’occasion de son dernier passage. Restait à Richard Jouve la difficile tâche de devancer dans la dernière boucle l’un des deux autres finisseurs, Alexander Bolshunov et Calle Halfvarsson, tandis que Klaebo filait vers le titre.

Résultat inespéré

Jouve parvenait à grimper la dernière bosse entre le Russe et le Suédois et ce dernier, malgré une tentative à l’entrée de la ligne droite, n’arrivait pas à dépasser le sprinteur français de Briançon.

Ce résultat valide la stratégie des entraîneurs français, qui avaient préféré aligner un coureur de longue distance, Manificat, à un pur sprinteur, Jouve. Baptiste Gros et Lucas Chavanat, les deux autres sprinteurs français, avaient été mis de côté.

Il constitue aussi un résultat inespéré pour l’équipe de France, qui n’avait terminé qu’une fois dans les dix premiers de la discipline ces six dernières années. C’était justement à Pyeongchang, l’an passé, lors de l’épreuve pré-olympique (2e).

Cette nouvelle médaille en ski de fond porte à 14 le total français, à seulement un podium du record établi à Sotchi en 2014.