Une nouvelle version légèrement amendée du projet de résolution négocié depuis deux semaines a été distribuée aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU. / BRENDAN MCDERMID / REUTERS

Le Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies (ONU) votera vendredi 23 février à 17 heures un projet de résolution demandant un cessez-le-feu de trente jours en Syrie, destiné à permettre l’arrivée d’aide humanitaire et des évacuations médicales.

L’annonce a été faite par la mission du Koweït auprès de l’ONU, qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité et qui est à l’origine, avec la Suède, de la rédaction de ce projet de résolution.

Une nouvelle version légèrement amendée du projet de résolution négocié depuis deux semaines a été distribuée aux membres du Conseil. On ignore si la Russie, qui a droit de veto au Conseil de sécurité et s’opposait initialement à un cessez-le-feu, soutiendra ou non le texte.

Des avions de combat ont bombardé jeudi l’enclave rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, pour le cinquième jour de suite, l’un des assauts aériens les plus violents depuis le début de la guerre civile.

Les représentants des Nations unies en Syrie ont appelé au début du mois à un cessez-le-feu immédiat d’au moins un mois pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.

Dans la Ghouta orientale, où quelque 400 000 habitants tentent de subsister, le coût humain et les destructions sont colossaux. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), 416 civils, dont 95 enfants, ont été tués depuis le début, dimanche, des bombardements.

Des avions de combat ont bombardé jeudi l’enclave rebelle de la Ghouta orientale, près de Damas, pour le cinquième jour de suite. / BASSAM KHABIEH / REUTERS

Depuis le début du conflit syrien, qui va entrer dans sa huitième année, et qui a fait plus de 340 000 morts, la Russie, intervenue militairement en 2015 en soutien des forces progouvernementales syriennes, a mis par onze fois son veto à des projets de résolution du Conseil de sécurité consacré à la Syrie.

Un projet de résolution doit obtenir neuf votes favorables et ne pas faire l’objet du veto d’un membre permanent du Conseil (Russie, Chine, Etats-Unis, Grande-Bretagne et France) pour être adopté.

La Ghouta orientale, au cœur du conflit syrien

Ancien « poumon vert » de Damas, situé à l’est de la capitale de la Syrie, la Ghouta orientale est un fief rebelle qui fait, depuis 2013, l’objet de bombardements quasi quotidiens.

Cette année-là, le conflit prend un nouveau tournant dans la zone avec des attaques chimiques dans les alentours de Damas ; en mai, les journalistes du Monde sur place sont les premiers à être témoins d’attaques chimiques lancées à l’entrée de la capitale syrienne durant plusieurs jours. Mais c’est surtout lors d’un massacre durant la nuit du 21 août de la même année que ces armes sont utilisées massivement.

A partir de 2015, des dizaines de civils sont affectés par les pénuries de nourriture et de médicaments.

Depuis l’été 2017, la région est censée être une des « zones de désescalade » créées en vertu d’un accord entre la Russie, l’Iran – principaux soutiens du régime – et la Turquie, qui appuie l’opposition. Mais les bombardements n’ont jamais cessé. Le 5 février 2018, le régime lance une offensive aérienne d’une intensité inédite.