LES CHOIX DE LA MATINALE

Un documentaire sur Kadour Ziani, le roi du dunk (smash popularisé par le basketteur américain Michael Jordan), une émission consacrée à l’anthropologie de la coiffure, et un drôle de voyage en Inde. Voici notre sélection hebdomadaire de replays.

« Kadour Ziani, dunker pour ne pas mourir »

KADOUR ZIANI - LA LÉGENDE DU DUNK
Durée : 13:11

Difficile d’imaginer ce gaillard d’un mètre soixante-dix-neuf s’envolant tel un oiseau à hauteur d’un panier de basket. Pourtant, celui que l’on surnomme « Zianimal », est devenu maître dans la discipline du dunk. Comprenez « smash » en français. Dans Kadour Ziani, dunker pour ne pas mourir, Nicolas de Virieu nous raconte l’histoire de ce smasheur, des playgrounds du quartier Vert-Bois à Saint-Dizier (Haute-Marne), à la Slam Nation, confrérie des meilleurs dunkeurs du pays.

Kadour le dit lui-même, il aurait pu très mal tourner. Son salut, il le doit à la légende du basket, Michael Jordan qu’il découvre à la télévision. Pour l’adolescent – il a 16 ans –, c’est une révélation. Il se met alors à décortiquer la technique des meilleurs joueurs outre-Atlantique et s’entraîne jour et nuit. Le dunk devient une véritable drogue. En 1997, Kadour intègre la Slam Nation, collectif au sein duquel il effectuera plus de 400 shows, quasiment tous suivis par la caméra du réalisateur, dans plus de vingt-sept pays.

Sur la forme, le documentaire n’a rien de transcendant. Néanmoins, les nombreuses images d’archives, notamment celles de Kadour à ses débuts, et les témoignages de ses proches dessinent un portrait complet et touchant. Au-delà du basket-ball, c’est bel et bien l’histoire d’un homme d’une bravoure et d’une humilité déconcertantes qui passionne. Mathieu Ait Lachkar.

Kadour Ziani, dunker pour ne pas mourir, de Nicolas de Virieu. Sur L’Equipe Explore.

« Quand nos coiffures racontent ce que nous sommes »

Ali Rebeihi, présentateur de « Quand nos coiffures racontent ce que nous sommes ». / FRANCE INTER

Quinze jours après les poils, l’émission « Grand bien vous fasse » de France Inter, orientée vie quotidienne et questions sociétales, s’intéresse cette fois-ci à nos coiffures et ce qu’elles reflètent notamment de notre identité. Coupe afro, rasée, tressée ou encore punk, chacun donne de sa personnalité à travers ses cheveux.

Au croisement de l’anthropologie et de la mode, l’émission nous éclaire sur la dimension sociale et politique de nos matières fibreuses, grâce à la présence de Christian Bromberger, auteur de l’ouvrage Les Sens du poil – une anthropologie de la pilosité (Créaphis, collection Poche) ; de Rokhaya Diallo, journaliste et auteure d’Afro (éd. Les Arènes), et de Michel Messu, sociologue, auteur de Un ethnologue chez le coiffeur (Fayard).

Sont ainsi évoqués la tonte des cheveux (quand elle est utilisée pour déposséder un individu de son identité), le salon de coiffure (véritable lieu politique, entre socialisation et ghettoïsation), le rôle du coiffeur (psychologue du quotidien, devenu confident malgré lui). Ali Rebeihi et ses invités passent en revue les enjeux que revêt l’une des plus vieilles professions de l’humanité. M.A.L.

Quand nos coiffures racontent ce que nous sommes, émission présentée par Ali Rebeihi. Sur franceinter.fr

« Les Zozos migrateurs en Inde »

« Les Zozos migrateurs en Inde », de Maxime Charden et Cyril Tellenne. / CANAL+

Bander, oui, mais comment ? Thomas, 40 ans, n’y arrive plus. Sex-shop, porno, magasins de lingerie fine, rien n’y fait. Ses deux amis, Julien et Sébastien, décident de lui venir en aide, avec une solution qu’ils espèrent radicale. Direction l’Inde, le pays de la spiritualité, de la sexualité, et donc de la sexualité par la spiritualité.

Le problème d’érection de Julien offre un prétexte au groupe de potes pour lancer le premier épisode de cette série documentaire « zozoesque ». Julien Cazarre, Thomas Séraphine et Sébastien Thoen, ex-membres de l’émission « Action discrète » (Canal+), revisitent le tourisme en sac à dos dans un « Darjeeling Limited » sauce parisienne. Les voilà donc partis pour le pays du Kama-sutra, voyage qui commence à New Delhi, où Thomas apprend notamment comment caresser son pénis en urinant, avant de se faire prescrire une boîte de Viagra rouge, avec pour illustration des chevaux. Le ton est donné, ou presque.

Car là où l’on aurait pu s’attendre à une épopée en dessous de la ceinture, c’est avant tout un voyage au bout de la méditation indienne qui nous est proposé. Animaux et plantes aphrodisiaques, fleuve sacré, yoga… tout y passe. Et on s’y laisse prendre. Car les anciens trublions d’« Action discrète » qui semblent s’être assagis depuis l’époque des parodies et des caméras cachées, savent y faire pour nous faire partager leur découverte de l’Inde, de ses coutumes et de ses habitants. Les Zozos migrateurs en Inde nous font plus sourire que rire, mais le dépaysement reste assuré. Camille Langlade

Les Zozos migrateurs en Inde, de Maxime Charden et Cyril Tellenne (Fr., 2018, 58 min). Sur Mycanal